Le fantassin de 1914, qui ressemble à s’y méprendre à son aïeul de 1870, appartient à une infanterie caractérisée par l’homogénéité, et dont la tactique se résume au choc frontal à la baïonnette.
Les 173 régiments d’infanterie de ligne (du début de guerre) se composent de 3 bataillons d’environ 850-950 hommes chacun, qui représentent le « pion d’emploi » et sont divisés en 4 compagnies et 1 section de mitrailleuses à 4 pièces. Le lieutenant chef de section d’infanterie commande près de 60 hommes, tous équipés du même fusil Lebel, groupés en 2 demi-sections, et qui agissent d’un seul bloc. Chaque régiment dérive un régiment de réserve à 2 bataillons dont le numéro est celui du régiment d’active augmenté de 200. Les plus vieux réservistes constituent 145 régiments territoriaux, chargés en principe de la surveillance de la zone arrière du front et des secteurs « calmes », comme Verdun avant février 1916.
Si l’on ajoute les bataillons de chasseurs à pied, les troupes indigènes ou de la légion étrangère et des régiments coloniaux, ce sont plus de 1500 bataillons qui sont mobilisés en métropole en août 1914, soit environ 2 millions de fantassins.
L’échec des grandes offensives de l’année 1915, en particulier en Artois et en Champagne, conduit progressivement à réorganiser les formations, dans leurs structures comme dans leurs moyens. En effet, l’impuissance des vagues d’infanterie pour percer les solides lignes de défense adverses renforcées de mitrailleuses, et le rôle accru de l’artillerie lourde, imposent de donner plus de souplesse aux sections. Devant agir de façon plus dispersée, celles -ci sont progressivement dotées de leurs propres appuis (grenades à main, fusil lance-grenade VB, fusil-mitrailleur Chauchat), tandis que le nombre de mitrailleuses est porté à 16, regroupées en 1 compagnie au niveau du bataillon, qui est doté également de canons de 37 mm et de mortiers de 81 mm.
Ainsi, la demi-section est articulée à partir d’avril 1916 en un groupe de grenadiers (8 hommes), un groupe de mitrailleurs (7 hommes), 2 groupes de 12 fusiliers chacun dont 2 tireurs au fusil lance-grenade.
A la fin du conflit, les sections qui participent aux grandes offensives finales aux côtés de « l’artillerie d’assaut », appuyées par l’aviation et l’artillerie, ont adopté la structure à 3 groupes de combat pour remplir les rôles d’accompagnement et d’assaut qui leur sont confiés
Composition d'un corps d'armée d'infanterie française
4 escouades de 15 hommes chacunes forment une section.
4 sections de 60 hommes chacunes forment une compagnie.
4 compagnies de 240 hommes chacunes forment un bataillon.
3 bataillons de 960 hommes chacuns forment un régiment.
2 régiment de 2880 hommes chacuns forment une brigade.
2 brigades de 5760 hommes chacunes forment une division.
2 divisions de 11520 hommes chacunes forment un corps d'armée.