43eme Régiment d’infanterie coloniale
La devise du régiment : " En avant ensemble ! " Le 43eme Régiment d’infanterie coloniale est mobilisé à Paris en aout 1914, il est engagé le 8 sur la Lorraine et participe à la bataille de Morhange . Le 22 septembre il occupe le sud d’Amiens et stoppe l’ennemi le 26 à Maricourt.
En 1915 il occupe successivement Cappy , Dompierre, puis participe à la bataille d’Artois ou il enlève le fortin de Givenchy .
En 1916 il se bat sur la frontière Suisse, puis part défendre Verdun le 1er Aout . Le 8 aout il force l’ennemi à reculer ce qui est exceptionnel à l’époque. En novembre il se bat à St Quentin avec la 2eme Division d’Infanterie Coloniale.
En 1917 le 43eme RIC rejoint Soisson et participe aux combats du chemin des dames, de l’Aisne et de l’Ailette.
En 1918 il est engagé sur Reims et défend du 1er juin au 26 juillet la côte 240 et le massif de Vrigny. Arrivé à Grunstadt (Palatinat ) il participe à l’occupation de l’Allemagne jusqu’en janvier 1919 .
Sa brillante conduite au cours des deux guerres mondiales et celle d’Indochine lui a valu 8 palmes et une étoile vermeil, avec croix de chevalier de la légion d’honneur et fourragère aux couleurs de la légion d’honneur en font un des régiments les plus décorés de l’armée française. Il stationne à Port Bouest (Cote d’Ivoire) depuis 1978 afin d’assurer la présence d’une unité française en vertu des accords de défense signé avec la Cote d’Ivoire .
Sous les ordres de son chef, le lieutenant-colonel Calisti, vient, en juillet 1918, de soutenir sa réputation de régiment d’élite. Après avoir repoussé trois puissantes attaques allemandes sur la position extrêmement importante qu’il était chargé de défendre, a attaqué le 23 juillet 1918, avec une fougue et un allant magnifiques. Le 25 juillet 1918, a fourni un effort héroïque en repoussant avec un plein succès les assauts furieux de toute une division allemande. A fait preuve en ces dures journées de qualités sublimes qui ont fait l’admiration de tous.
La cote 240 à Vrigny C’est à Vrigny que David Magnan a été tué à l’ennemi, c’est à Vrigny que se trouvait le 43ème RIC, autour de la cote 240 protégeant l’accès à Reims.
La cote 240 : c’est un front non construit mais une position stratégique aménagée et défendue remarquablement.
Les combats autour de la cote 240Une approche des combats en quelques lignes : 1 juin : à 9 heures l’infanterie attaque le village de Vrigny après un violent bombardement, à 12 heures l’attaque est repoussée par les Tirailleurs Algériens. Le 364ème R.I. a également échoué en attaquant à partir de Gueux.
A 20 heures l’attaque est renouvelée "succès manqué pour les deux divisions sur le village", "la Cote 240 a été attaquée par trois fois, avec des pertes énormes occasionnées par les Coloniaux Français". (doc. allemand)
9 juin : attaque du village et de la Cote 240 par l’ouest, le Bois Planté, le terrain est repris par le 43ème R.I.C..
13 juin : violent bombardement de Vrigny occupé par les Sénégalais, "tout homme qui se découvre est "ajusté" par une mitrailleuse, un fusil ou un mortier français", l’attaque de la face ouest, vers 13 heures est repoussée.
16 Juillet : vers 20 heures nouvelle attaque de la face ouest défendue efficacement par les Sénégalais. 23 juillet : puissant feu roulant sur la Cote 240 et les espaces boisés situés à l’arrière
25 juillet : dernière attaque par le nord-ouest repoussée.
Au coeur de l’action : L’OFFENSIVE FRIEDENSTURM Les archives militaires nous permettent d’en connaitre un peu plus sur ces journées avant et après le 23 juillet 1918
La deuxième bataille de la Marne du 15 juillet au 6 août
Pressé d’en finir, le Général Ludendorff joue son va tout et lance le 15 juillet, "l’assaut pour la paix" sur un front de 90 km de Château Thierry à la Main des Massiges. Avec 39 divisions, Reims va constituer le pivot de cette gigantesque bataille.
A l’est de la ville, la IVe Armée du Général Gouraud, en utilisant une tactique nouvelle pour l’époque, met en échec les Ire et IIIe Armées allemandes. Il n’en est pas de même à l’ouest où le replis prématuré du Général Albriggi met le 1er CAC en position difficile. En effet, du fait du retrait des transalpins, ses lignes au lieu d’être rectilignes forment un angle droit ayant la côte 240 comme sommet. En conséquence, cette dernière élévation de terrain et Vrigny sont menacés. Le 1er RTA quant à lui, est en mauvaise posture à Beaumont et doit vigoureusement contre-attaquer pour se dégager.
L’état major allemand qui estime qu’une attaque frontale de l’agglomération rémoise lui causerait trop de pertes, préfère procéder par encerclement. Il exploite le 16 juillet la difficile situation des troupes françaises car ce jour là, seule une petite partie de la montagne reste entre nos mains. Le Général Mazillier donne alors l’ordre "de défendre à tout prix le territoire occupé et de reprendre par des contre-attaque le terrain perdu". Ainsi, la côte 240 est préservée par le sacrifice du 43e RIC et d’une compagnie sénégalaise.
Le 17 juillet, les "Stosstruppen" se présentent devant la cuvette de Sermiers tenue par la 3e DI italienne et diverses troupes telles celles des 21e RIC et 32e BTS tandis que le 61e BTS repousse l’assaillant à Beaumont. Le soir la situation est devenue si grave que les batteries de la 2e DIC ne sont plus qu’à 1 500 mètres des positions adverses.
Le lendemain, le Général Porte commandant l’Infanterie Divisionnaire de la 2e DIC dirige la contre-offensive. Cet officier général, fait exceptionnel pour l’Armée d’alors, était simple Chef de Bataillon le 2 août 1914.
L’assaut s’oriente vers le bois des Petits Champs et est principalement conduit par le 32e BTS du Chef de Bataillon Teulière flanqué de deux bataillons du 23e RIC. Dans un élan irrésistible, les Africains bousculent l’ennemi et occupent un boqueteau défendu par des canons débouchant à zéro et de nombreuses mitrailleuses. Au cours de la progression, le Lieutenant Bardin, jeune officier très aimé de ses hommes, est tué. Eprouvant une grande douleur, le Sergent Nokoum Sidibe entraîne le reste de la section dans un combat au corps à corps où il est lui-même blessé, pendant que les tirailleurs combattent au coupe-coupe.
En quelques heures le 32e BTS capture neuf canons, huit minenwefers et soixante mitrailleuses au prix de huit Officiers, quarante-huit Sous-Officiers et soldats européens et de deux cent soixante cinq Africains mis hors de combat. Parmi eux, le Capitaine Brisson qui avant de mourir dit en refusant de se laisser soigner "laissez moi. Tout va bien. Je suis content". Le Lieutenant Berthon, deux fois touché, sert une mitrailleuse dont tous les servants ont été tués. Peu après, il reçoit une troisième blessure, mortelle celle-ci, et s’écroule sur la pièce. Le médecin auxiliaire Blanchon, sous une grêle de balles, soigne les blessés et les transporte dans ses bras pour les mettre à l’abri dans des trous d’obus.
Le 19 juillet, le 2e CA italien est relevé par le 22e CA britannique (15e, 34e, 51e et 62e DI), et le desserrement de Reims encerclé peut commencer. Nos troupes prennent l’offensive en profitant des succès de la 10e DIC du Général Marchand(6) et de la contre-offensive déclenchée par la Xe Armée du Général Mangin au sud-ouest de Soissons. Ainsi, les 52e et 103e BTS s’avancent avec la 134e DI entre la sucrerie de Courcelles et le pont Saint Thierry. Quatre jours plus tard, le Général Mordrelle avec la 2e DIC, la 77e DI, le 23e RIC et le Régiment de Marche Italien Bassi appuyé par 24 groupes d’artillerie et 2 batteries de crapouillots obtient de notables gains de terrain au nord de l’Ardre.
Le 23 juillet, le 2e bataillon (commandant JEUX), en première ligne, le 1er bataillon (commandant MARQUET), en soutien, tous deux dans le bois de Vrigny, et le 3e bataillon (commandant RENAULD) en réserve dans le bois des Grands-Savarts, sont en place pour l’attaque qui, après celle des unités plus au sud (77e DI et le régiment d’assaut italien) se déclenche à midi, dans la tranchée attribuée au régiment. Malgré les pertes subies du fait d’une contre-préparation systématique sur des positions à peine ébauchées, l’élan de la troupe est magnifique. La 6e compagnie (capitaine REYMOND) dévale dans le vallon de la ferme Méry, s’empare de quatre canons de 120 et parvient à la lisière sud du bois Raveau, à 1.800 mètres de la ligne de départ. Le sous-lieutenant RAYNAL réduit un îlot de résistance constitué par trois mitrailleuses, ce qui permet aux Italiens d’enlever la ferme Méry et leur assure la prise de 60 Allemands et 4 canons.
Mais un large intervalle s’est produit à la droite du 23e RIC avec le régiment voisin (43e RIC) dont la progression sur le plateau de la cote 240 a été beaucoup moins sensible. L’ennemi en profite pour jeter une contre-attaque qui va prendre à revers toute notre ligne. Le capitaine GUERARD (2e compagnie) auquel ce danger n’a pas échappé, fait mettre baïonnette au canon à toute sa compagnie. Ses officiers les sous- lieutenants SOLNON et GODILLOT, s’élancent à la tête de leur section. Le sous-lieutenant GODILLOT est blessé grièvement après avoir tué deux Allemands à coups de revolver. L’ennemi, surpris d’une telle audace, s’arrête, et, sans attendre le choc irrésistible, le gros de l’attaque se disperse à travers bois.
Au cours de la nuit, le 1er bataillon à l’est et le 2e bataillon à l’ouest se répartissent le nouveau front et s’installent solidement sur la position conquise.
La journée du 24 est relativement calme.
Le 27 juillet, la Ire Armée du Général von Mudra bat enfin en retraite. Le 6 août les Allemands sont ramenés à leurs positions du 27 mai. Reims, grâce à l’héroïsme des coloniaux est sauvé.