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| Raspoutine | |
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Admin Admin
Messages : 3568 Date d'inscription : 18/02/2008
| Sujet: Raspoutine Sam 28 Juin - 2:26 | |
| post de médaille59Tant que nous sommes du côté russe, il existe un personnage indissociable de la monarchie russe : Grigori Iefimovitch Raspoutine, dit Raspoutine. (source de l'article : Wikipédia, je n'ai pas eu le courage de synthétiser...) By jbvnordORIGINE :
La plupart des archives ayant été détruites par le temps, même l'année de sa naissance est sujette à caution. L'encyclopédie soviétique parle de 1864 ou 1865. Quant à son nom, il a souvent été dit que Raspoutine était un surnom, issu de l'adjectif russe raspoutnyi signifiant Le Débauché. Puis l'écrivain russe Edvard Radzinsky a affirmé, dans une biographie de Raspoutine, que dans les documents officiels des archives de Tioumen, en Sibérie, on peut encore consulter un recensement des habitants de Pokrovskoïe qui mentionne clairement le nom de Raspoutine. Partant de là, il affirme donc que Raspoutine était son vrai nom. Or les choses ne sont pas aussi simples... En 1995, enfin, l'historien russe Oleg Platonov se penchait sur la question Raspoutine, suite à une demande du clergé (par la voix du métropolite Yoann), fortement désireux de tirer les choses au clair sur cet encombrant personnage. Il publia donc, en 1996 à Saint-Pétersbourg, une étude intitulée "Une vie au service du Tsar : la vérité à propos de Raspoutine". Si presque tous les livres d'époque ont disparu, Platonov mit tout de même la main sur une collection complète de renseignements – rongés par les scarabées et l'humidité – concernant les baptêmes, les mariages et les décès dans le village de Pokrovskoïe entre 1862 et 1868. Il apparaît dès lors que les parents de Raspoutine (Iefim Iakovlevitch Raspoutine et Anna Vassilievna Parchoukova) se sont mariés à Pokrovskoïe le 21 janvier 1862, à l'âge de, respectivement, 20 et 22 ans. Une petite Evdokia naît le 11 février 1863, qui meurt quelques mois plus tard, puis une nouvelle fille, appelée elle aussi Evdokia, vient au monde le 2 août 1864. Elle non plus ne survit guère. Une autre fille, prénommée Glikerya, viendra au monde le 8 mai 1866 et décédera 4 mois plus tard. Le 17 août 1867, survient enfin le premier fils, qu'ils appelleront Andreï et qui ne survivra pas non plus. En 1868, les livres d'église ne font mention d'aucune naissance dans la famille, ce qui veut dire que Raspoutine n'a pas pu naître avant 1869. Après 1868, il n'y a pas de registres consultables, mais il existe encore certains formulaires originaux remplis pour un recensement de toute la Russie. On sait que ce recensement, datant de 1897, avait été très soigneusement fait; au nom de Grigori Iefimovitch Raspoutine il est précisément indiqué qu'il était dans sa 28e année et son année de naissance y est indiquée: 1869. Il n'y a pas d'autre précision sur sa date de naissance et nous ignorons donc le jour ou le mois de sa venue au monde. Pour la question du nom de famille, s'il est vrai que Raspoutine y est bien mentionné dans certains registres, il est en outre clairement indiqué le nom de baptême du père de Raspoutine: Novykh. Par ailleurs, dans les archives consultées par Platonov, pas moins de sept familles du même village étaient appelées Raspoutine. L'historien rappelle alors qu'outre "débauché", le mot de raspoutine signifiait également, à l'époque, "croisée des chemins" ou "carrefour" et était donc fréquemment utilisé comme surnom pour ceux qui habitaient de tels endroits. D'après le célèbre dictionnaire de Vladimir Dal, le Dalia, publié entre 1863 et 1866: Raspoutine est un “chemin de voyage, une fourche, un échange de voies, une place où se croisent ou se séparent les chemins, un carrefour” De surnom, Raspoutine se muait souvent en nom de famille, ce qui fut probablement le cas avec la famille de Iefim. Aujourd'hui encore, Raspoutine est d'ailleurs un nom qui se rencontre facilement en Sibérie. JEUNESSESa mère, Anna Vassilievna Parchoukova, et son père, Iefim Iakovlevitch Raspoutine, étaient fermiers dans le village sibérien de Pokrovskoïé, du district de Tioumen, dans la province de Tobolsk, à 2 500 km à l'Est de la capitale russe Saint-Pétersbourg. La légende veut que le 10 janvier 1869, un météore ait traversé le ciel au-dessus du village de Pokrovoskoïé, et ce phénomène annonçât, disait-on, la venue au monde d'un personnage exceptionnel. La vie était rude, l'existence rustique, la vodka une boisson courante, l'instruction n'existait pas. Grigori n'apprendra les rudiments de la lecture et de l'écriture qu'au cours de ses voyages, à l'âge adulte, mais, très vite, les gens se rendirent compte qu'il était « différent » car il montrait un pouvoir d'apaisement, voire de guérison, sur les animaux. Suite à une chute accidentelle dans les eaux glacées d'une rivière, son frère aîné, Andreï, et lui sont victimes d'une pneumonie dont son frère meurt. Grigori guérit mais traverse des périodes de dépression et de surexcitation incontrôlable. Il aide son père dans les travaux de la ferme et conservera de cette enfance les manières frustes des paysans sibériens, les vêtements amples et peu soignés, et les mains calleuses. Il a aussi des moments de mysticisme et va à la rencontre des moines sages, les « staretzy » pour suivre leurs enseignements religieux, mais il fait aussi preuve de débordement d'énergie et de pulsions diverses dont une sexualité débordante qu'il assouvit facilement. Dès l'âge de dix-huit ans, il est sujet à de grandes crises mystiques. En 1888, à l'âge de 19 ans, il épouse une jeune paysanne du village de Doubrovnoïé, Praskovia Feodorovna, qui lui donnera cinq enfants : Mikhail et Georguiï décèdent prématurément, Dimitri, né en 1895, Matriona en 1898 et Varvara en 1900. Il aimait véritablement sa femme, et malgré de multiples incartades sexuelles, il reviendra toujours auprès d'elle. UNE VIE D'ERRANCEUn jour, en 1894, alors qu'il travaillait dans les champs il eut la vision d'une vierge lumineuse. Le starets Makari, un moine ascète à qui il en parle et que Raspoutine considère comme son père spirituel, lui conseille alors de s'investir plus dans la religion orthodoxe et de se rendre au Mont Athos, en Grèce, ce qui signifie un long voyage à pied de plus de 3000 km. Il décide cependant de s'y rendre et quitte sa femme pour un voyage qui va durer plus de dix mois; mais le Mont Athos et ses moines le décevront. Sur la route du retour il fait halte dans de nombreux monastères et c'est plus de deux ans après son départ qu'il retrouve sa femme et son jeune fils Dimitri, né en 1895. Cependant il continue à vivre des périodes de mystique et d'ermite, parcourant la Sibérie occidentale et survivant grâce à la charité et à l'aumône, frappant aux portes des monastères et acquérant au fur et à mesure de ses pérégrinations une réputation de sage et de guérisseur; mais il dira toujours « Ce n'est pas moi qui guérit, c'est Dieu ». Il effectue de nombreux pèlerinages, particulièrement à Kazan et à Kiev, et les gens commencent à venir de toute la région pour écouter ses prêches. Le clergé orthodoxe s'inquiète de son succès, mais ne peut rien trouver à y redire. De plus en plus de fidèles viennent à ses réunions, amenant des malades sur lesquels il exerce un réel talent de « guérisseur ». Sa réputation s'étend mais en même temps il continue une vie de débauche, de buveur, de bagarreur, de séducteur, et même de voleur. Durant toutes ces années, il entre en contact avec de multiples sectes qui fleurissaient sur le terreau de la religion orthodoxe. Il se rapproche en particulier des sectes Khlysty qui mêlent, par la danse et l'extase, l'érotisme et la religion... ce qui convient parfaitement à sa nature. Son mysticisme devient doctrinaire et le conduit à l'élaboration d'obscures théories sur la régénération par le péché et les excès en tous genres. SAINT PETERSBOURGÀ l'invitation de la grande-duchesse Militza, qui l'avait rencontré à Kiev, il décide de se rendre à Saint-Pétersbourg, capitale de l'empire russe depuis Pierre le Grand. Son descendant, le tsar Nicolas II, y règne depuis 1894. En cours de route, à Sarov, il assiste à la canonisation du moine Séraphin de Sarov, et devant l'assistance réunie, Raspoutine entre en transe et prévoit la naissance d'un héritier mâle au trône impérial. Le 12 août 1904, naîtra le tsarévitch Alexis, malheureusement souffrant d'hémophilie. Il arrive au printemps 1904 dans la capitale des Tsars, Saint-Pétersbourg. Son but était de rencontrer le tsar et la tsarine qui étaient trop occidentalisés à ses yeux; et voulait les initier à la véritable âme russe. Son protecteur, le vicaire de Kazan, lui avait remis une lettre de recommandation destinée à l'évêque Sergui qui s'inquiétait aussi de la dangereuse crise spirituelle qui minait la Russie. Conquis par Raspoutine, l'évêque le prit sous sa protection et le présenta au patriarche Théophane, confesseur de la tsarine Alexandra Fedorovna, au père Jean de Kronstadt, et à l'évêque Hermogène de Saratov. Il furent tous stupéfaits par la ferveur religieuse de Raspoutine et par son talent de prédicateur. Ils le bénirent, le considérèrent comme un staretz, même comme un « envoyé de Dieu », et l'introduisirent auprès de la grande-duchesse Militza et de sa sœur la grande-duchesse Anastasia, filles du roi Nicolas Ier du Monténégro — elles étaient mariées à deux frères, respectivement le Grand-duc Peter Nicolaïévitch et le Grand-duc Nicolaï Nicolaïevitch, cousins d'Alexandre III — cependant Raspoutine retourna dans son village sibérien et ne reviendra à Saint-Pétersbourg qu'en 1905 au début de la tourmente révolutionnaire. | |
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| Sujet: e Sam 28 Juin - 2:26 | |
| AUPRES DE LA FAMILLE IMPERIALE
La tsarine, dont la piété était excessive et qui attirait autour d'elle de nombreux mystiques, fut séduite par la simplicité de Raspoutine, d'autant plus qu'un ancien prédicateur français, qui lui avait annoncé quelques années auparavant la naissance de son fils Alexis, lui avait aussi annoncé la venue d'un autre grand prédicateur qu'il avait nommé « Notre Ami ».
Par l'intercession de la grande-duchesse Militza et de sa sœur, la grande-duchesse Anastasia, le « staretz » est présenté à la famille impériale au grand complet, le 1er novembre 1905, où il offre à chacun de ses hôtes des icônes. Le jeune tsarévitch Alexis souffrant d'hémophilie, Raspoutine demanda à être conduit au chevet du jeune malade, lui imposa les mains, et parvint à enrayer la crise et à le soulager.
Selon certains, cela s'expliquerait facilement, car la médecine de l'époque ignorait les propriétés de l'aspirine qui était donnée au jeune malade. Celle-ci est un anticoagulant et donc aggravante de l'hémophilie. Le simple fait de bousculer et jeter les « remèdes » donnés au malade — dont l'aspirine — ne pouvait qu'améliorer son état.
Le tsar et la tsarine furent séduits par les dons de guérisons de cet humble moujik qui semblait aussi avoir celui de prophétie. La tsarine Alexandra se convainquit de ce que Raspoutine était un messager de Dieu, qu'il représentait l'union du tsar, de l'Église et du peuple et qu'il avait la capacité d'aider son fils par ses dons de guérisseur et par sa prière.
Son don de guérison permit effectivement à Raspoutine de se rendre indispensable, il prit très vite un ascendant considérable sur le couple impérial. Invité à de nombreuses réceptions mondaines, il fit la connaissance de nombreuses femmes riches. Robuste, les cheveux longs et la barbe en désordre, chaussé de ses grandes bottes vernies et enveloppé dans un vieux manteau, Raspoutine inquiète et fascine. Son regard perçant est difficile à soutenir pour ses admiratrices et beaucoup cèdent à son charme hypnotique, et le prennent pour amant et guérisseur.
L'une d'entre elles, Olga Lokhtina, épouse d'un général influent mais crédule, devint sa maîtresse, le logea chez elle et le présenta à d'autres femmes d'influence, comme Anna Vyroubova, amie et confidente de la tsarine, et Mounia Golovina, nièce du tsar. Grâce à d'habiles mises en scène, il se produit à Saint-Pétersbourg ou au palais impérial de Tsarskoie Selo, la résidence principale des tsars, dans des séances d'exorcisme et de prières. Des récits de débauches, prétendues ou avérées, commencent alors à se multiplier et à faire scandale.
En 1907, le tsarévitch Alexis, suite à des contusions, eut des hémorragies internes que les médecins n'arrivaient pas à contrôler et qui le faisaient énormément souffrir. Raspoutine fut appelé en désespoir de cause, et après avoir béni la famille impériale, il entra en prière. Au bout de 10 minutes, épuisé, il se releva en disant « ouvre les yeux, mon fils ». Le tsarévitch se réveilla en souriant et, dès cet instant, son état s'améliora rapidement.
À partir de ce moment-là, il devint familier de Tsarskoié Sélo, la résidence impériale, et fut chargé de veiller sur la santé des membres de la famille impériale, ce qui lui donna des entrées permanentes au palais. Il fut reçu officiellement à la Cour. Cependant, malgré la pleine confiance du tsar, il se rendit vite très impopulaire auprès de la Cour et du peuple et fut vite considéré comme leur « mauvais ange ». Il était à la fois aimé, détesté et redouté, alors qu'il ne se préoccupait pas de s'assurer une fortune personnelle, le seul luxe qu'il avait, était une chemise de soie confectionnée par la tsarine Alexandra de Hesse-Darmstadt, épouse de Nicolas II, et une magnifique croix offerte aussi par l'impératrice, et qu'il portait autour du cou.
Il continuait toujours à mener une vie dissolue, de beuveries et de débauches, et il conservait ses cheveux graisseux et sa barbe emmêlée. Raspoutine organisait des fêtes dans son appartement, le sexe et l'alcool en étaient les éléments primordiaux. Il prêchait sa doctrine de rédemption par le péché parmi ces dames et elles étaient impatientes d'aller au lit avec lui pour mettre en pratique sa doctrine, ce qu'elles considéraient comme un honneur.
Raspoutine se heurta aussi, après la révolution de 1905 et le dimanche Rouge du 22 janvier de cette même année, au président du Conseil Piotr Stolypine. Nommé en juillet 1906, réformateur énergique, celui-ci voulait moderniser le vieil empire russe, en permettant l'acquisition des terres par les paysans, une meilleure répartition de l'impôt et davantage de pouvoirs pour la Douma, le parlement russe. Il réussit aussi à arrêter les vagues de terrorisme, améliora le système ferroviaire et la production de charbon et de fer prit de l'ampleur. Ce fut une telle période de grands progrès pour la Russie que le leader bolchevique en exil, Vladimir Ilitch Oulianov Lénine, craignait de ne jamais pouvoir se réinstaller en Russie. Cependant, Stolypine ne comprenait pas l'influence de ce moujik mystique sur le couple impérial, tandis que Raspoutine reprochait au Premier ministre sa morgue de la classe des grands propriétaires terriens dont il était issu.
Lors de l'affaire des Balkans, en 1909, Raspoutine se rangea dans le parti de la paix aux côtés de la tsarine et d'Anna Vyroubova contre le reste du clan Romanov. Raspoutine pensait que l'armée impériale était sortie affaiblie de la défaite de 1905 contre le Japon et n'était pas prête à se lancer dans un nouveau conflit. Il ne put arrêter les événements, mais lorsque la France et l'Angleterre intervinrent contre la Russie, il réussit à convaincre le tsar de ne pas étendre le conflit à toute l'Europe.
Le président du Conseil Stolypine fit surveiller Raspoutine par l'Okhrana, la police secrète du Tsar. Les rapports accablèrent le staretz et, en 1911, Raspoutine fut écarté de la cour et exilé à Kiev mais, lors d'une transe, il prédit la mort prochaine du ministre : « La mort suit sa trace, la mort chevauche sur son dos ». Il se décida alors à partir à destination de la Terre sainte, mais revint à la Cour dès la fin de l'été.
Le 14 septembre 1911, alors que Stolypine venait d'autoriser les paysans à quitter le mir, leur permettant ainsi d'accéder à la propriété individuelle de la terre, et que cette réforme était acclamée à travers toute la Russie, le Premier ministre fut assassiné par un jeune anarchiste Mordka Bogrov, à l'opéra de Kiev, en présence de toute la famille impériale, des ministres, des membres de la Douma et de Raspoutine. Cet assassinat marqua la fin des réformes sociales, alors que la situation internationale devenait instable.
Lors de l'été 1912, le tsarévitch Alexis, en déplacement en Pologne, par suite d'un accident, fut victime d'une nouvelle hémorragie interne très importante, risquant d'entraîner sa mort, et reçut même l'extrême-onction. Raspoutine, aussitôt averti, se mit en extase devant l'icône de la vierge de Kazan, puis quand il se releva, épuisé, il expédia au palais le message : « N'ayez aucune crainte. Dieu a vu vos larmes et entendu vos prières. Ne vous inquiétez plus. Le Petit ne mourra pas. Ne permettez pas aux docteurs de trop l'ennuyer ». Dès la réception du télégramme, l'état de santé du tsarévitch Alexis se stabilisa et dès le lendemain commença à s'améliorer, l'enflure de sa jambe se résorba, et l'hémorragie interne s'arrêta. Les médecins purent bientôt le déclarer hors de danger, et même les plus hostiles au « staretz » durent convenir qu'il s'était produit là quelque chose de quasiment miraculeux.
LA GRANDE GUERRE
Derrière le démembrement de l'Empire ottoman et la question des Balkans se mettaient en place les conditions d'une guerre mondiale. Raspoutine et ses alliés de la paix freinaient la marche de la Russie vers la guerre. Lorsque, le 28 juin 1914, l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d'Autriche-Hongrie est assassiné à Sarajevo par un anarchiste serbe, la guerre semble devenir inévitable, d'autant plus que le lendemain, 29 juin, Raspoutine est lui-même poignardé par une mendiante, Khionia Gousseva, une ancienne prostituée, au sortir de l'église de son village sibérien. L'enquête démontra que l'ordre était venu du moine Iliodore qui lui reprochait ses croyances Khlysty.
Après cet attentat et son rétablissement, l'importance de Raspoutine devint primordiale et son influence s'exerça dans tous les domaines; il intervenait dans les carrières des généraux, des métropolites et même dans la nomination des ministres, mais la peur l'avait envahi. Il se mit à boire encore plus d'alcool, à participer à encore plus de soirées de débauche et d'orgies dans les cabarets tsiganes ; il n'était plus le staretz ascétique que tout le monde respectait. Cependant, malgré sa vie de plus en plus débauchée et son aspect de moins en moins engageant, ses conquêtes féminines furent de plus en plus nombreuses dans la haute-société.
Le 1er août, l'Allemagne déclara la guerre à la Russie. Le patriotisme russe s'exalta — surtout en raison des premiers succès — et Raspoutine vit sa faveur nettement diminuer. Mais la situation militaire se détériora rapidement : hiver rigoureux, manque d'armement, d'approvisionnement, commandement indécis. Le tsar, décida de prendre la situation en main et s'installa sur le front laissant la régence à la tsarine et à son conseiller privé Raspoutine.
Il se créa alors de plus en plus d'ennemis, en particulier chez les politiques, les militaires et dans le clergé orthodoxe qui, au début, l'avait pourtant bien reçu mais que son inconduite révoltait. Les pires calomnies allaient alors se répandre en même temps que la guerre tournait au désastre. En 1916, à la « Douma », la tsarine et Raspoutine furent ouvertement critiqués et accusés — la tsarine étant d'origine allemande — de faire le jeu de l'ennemi.
L'ASSASSINAT
Les inimitiés du clan Romanov se cristallisèrent contre lui et une conjuration aboutit à son assassinat dans la nuit du 16 au 17 décembre 1916 — 29 au 30 décembre du calendrier actuel — alors qu'il était l'invité du Prince Félix Ioussoupov. Il fut empoisonné sans aucun succès: le cyanure avait été incorporé dans une pâte à gâteau, qui fut cuit: la chaleur entraîna une réaction chimique de complexation entre le cyanure et le sucre qui le rendit inactif pendant quelque temps et ralentit fortement son effet. D'autres sources avancent qu'il aurait eu recours à un processus de mithridatisation pour se protéger contre d'éventuels complots. On pensa que l'empoisonnement avait échoué et il fut blessé de trois coups de trois pistolets différents, dont le dernier fut probablement fatal. Même si les deux premiers tireurs étaient des membres du complot — Ioussoupov et Pourichkevitch —, le troisième tireur, plus expérimenté que les deux autres, tira précisément au centre du front. Contrairement à la croyance populaire, la traînée de sang très droite laissée par son passage laisse entendre qu'il ne se serait même pas rendu dehors par lui-même. L'autopsie de son corps retrouvé 4 jours plus tard révéla cependant la présence d'eau dans ses poumons; ce qui signifie qu'il respirait encore lorsqu'il fut jeté dans l'eau... Il fut ligoté, enfermé dans une toile, et jeté encore vivant dans un trou de glace, où il mourut noyé dans la petite Neva (Nevka). Après avoir été empoisonné, sauvagement battu et avoir reçu trois projectiles d'armes à feu, Raspoutine était mort noyé. Plusieurs personnes ayant eu vent de la nouvelle vinrent récolter l'eau dans laquelle Raspoutine fut trouvé mort. Ils espéraient ainsi recueillir un peu de son pouvoir mystérieux.
Parmi les principaux conjurés, se trouvaient le Grand-duc Dimitri Pavlovitch, cousin du tsar Nicolas II, le député d'extrême droite, Vladimir Pourichkevitch, l'officier Soukhotine, le docteur Lazovert, et le prince Félix Ioussoupov chez qui fut commis l'assassinat et dont il publia, en 1927, le récit détaillé mais un peu arrangé — voir le livre La fin de Raspoutine par le prince Youssoupov.
Il fut retrouvé le 1er janvier 1917 et inhumé le 3 janvier — 22 décembre du calendrier russe — dans une chapelle en construction, près du palais de Tsarskoïe Selo, la résidence de la famille impériale.
Raspoutine avait fait une prédiction au Tsar : « Je mourrai dans des souffrances atroces. Après ma mort, mon corps n'aura point de repos. Puis tu perdras ta couronne. Toi et ton fils vous serez massacrés ainsi que toute la famille. Après le déluge terrible passera sur la Russie. Et elle tombera entre les mains du Diable. ».
Le 27 février 1917, le député Alexandre Kerenski défia le gouvernement et le tsar : « Pour éviter la catastrophe, le tsar doit être déposé, et par des méthodes terroristes s'il n'en existe pas d'autres ». À partir du 9 mars, la foule envahit les rues, et la première fusillade se produisit au Palais Nevsky, la révolution commençait, et le 15 mars le tsar abdiqua en faveur de son frère, le grand-duc Mikhaïl, qui fut, durant une seule journée, le dernier tsar de la dynastie des Romanov.
Au soir du 22 mars, sur ordre du Gouvernement révolutionnaire, le corps de Raspoutine fut exhumé et brûlé et ses cendres furent dispersées dans les forêts environnantes. Mais selon la légende : seul le cercueil brûla, le corps de Raspoutine resta intact sous les flammes.
Comme il l'avait prédit, la famille impériale ne survécut pas à son assassinat, la révolution bolchévique obligea le tsar Nicolas II à abdiquer, puis toute la famille fut massacrée dans les caves de la villa Ipatiev, à Iekaterinbourg dans la soirée du 17 juillet 1918.
UNE LEGENDE...
Après 1917, son image a été largement utilisée par la propagande bolchévique pour symboliser la déchéance morale de l'ancien régime honni. Puis fut reprise, déformée, amplifiée, dès 1917, par la littérature puis, à partir de 1928, par le cinéma et la télévision, qui en ont fait l'exploitation à la limite du fantastique et de l'érotisme. Un pénis momifié de 30 cm qui serait le sien, est conservé et exposé au Musée de l'érotisme de Saint-Pétersbourg.
Au cours des années, Raspoutine est finalement devenu un mythe, servant de prétexte à beaucoup de dirigeants politiques russes et européens de s'exonérer de leurs propres responsabilités dans les événements tragiques survenus en Russie. Ainsi, l'ombre de Raspoutine a servi à occulter bien des trahisons et des iniquités. | |
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| Sujet: e Sam 28 Juin - 2:27 | |
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