09.08.1914 : Baptême du feu tragique pour le 105e IR saxon…

post de Jasta


Bonjour,

Il y à quelques mois de cela, un ami en déplacement professionnel en Saxe me fit parvenir une série de clichés qu’il prit dans le carré militaire du cimetière de Dresde.
Parmi les monuments portant nombre de noms de lieux en France qui rappelaient le sacrifice de ces hommes, je remarquais celui de l’Oberst Allmer Commandant le IR105 et tombé le 09.081914 à Wittelsheim, commune située non loin de Mulhouse qui m’était familière…





Ma curiosité ayant été éveillée, je voulu savoir dans quelles conditions cet officier supérieur avait pu perdre la vie dans les premiers jours du conflit, et non loin de chez moi. Je me mis donc en quête de la « Regimentsgeschichte » (historique régimentaire) du IR 105 saxon afin d’en savoir d’avantage… Et quelle ne fut pas ma surprise en lisant les lignes suivantes (traduction personnelle) :

« Ici (à Wittelsheim) s’étaient passées des choses terribles. Un échange de tirs entre troupes allemandes eut lieu en raison du manque total de moyens de transmissions. Une partie de l’IR 99 appartenant de la 60e Brigade d’Infanterie attaqua dans l’obscurité le village Wittelsheim, qu’il croyait être occupé par l'ennemi, mais qui l’était en fait par des éléments saxons du 2e bataillon et de la compagnie de mitrailleuses du IR 105, renforcés ensuite par le 3e bataillon qui était en réserve. Une véritable bataille rangée fit rage jusqu’à ce que l’on se rende compte de la terrible erreur et stoppe le combat au son du clairon. Le plus tragique de ce premier jour de guerre pour le IR 105 fut la perte, parmi les nombreux morts et blessés, de son commandant le Colonel Allmer qui avait pris la tête de la 6e compagnie dont le chef, le capitaine Grass, avait été grièvement blessé auparavant, afin de la mener vers l’entrée du village que l’on croyait menacée.
Il fut ainsi un des premiers du régiment à payer de sa vie sa fidélité à l’Empereur et à l’Empire »



Ainsi, le Commandant Allmer fut la victime de balles allemandes tirées dans la confusion d’une fusillade nocturne le jour du baptême du feu du régiment dont il avait le commandement.
De nos jours, on qualifierait cela de « dommage collatéral », sinon de « bavure »…
La situation devait être particulièrement chaotique pour qu’un commandant de régiment prenne la tête d’une compagnie !...