dossier de
lepoiludeverdunBonjour
Voici un article que je consacre aux cravates, en particulier bleues en dotation chez la troupe.
Il est fait mention de cette cravate dans plusieurs journaux militaires officiels. Son prix varie entre 20 et 39 centimes selon les années.
Elle fait partie du petit équipement (au même titre que les chaussettes, gants,gilets ).
JMO de 1883Les cuirassiers ne portent la cravate qu'avec le bourgeron (exclusivement en temps de paix) quand celui-ci est porté seul. (
précision de Verdun19)
JMO de 1884la gendarmerie et la garde républicaine perçoivent une cravate de coton bleu.
les fonctionnaires et télégraphistes ne perçoivent pas de cravate, seuls les chefs d'équipe, ouvriers et maîtres ouvriers en perçoivent une.
les réservistes et les hommes de la territoriale apportant leur propre cravate pour leurs journées d'instruction touchent une indemnité de 10 centimes
JMO de 1885Les hommes quittant le service sont autorisés à conserver une cravate.
Les hommes du rang ( et sous officiers) en mutation ET en préventive , en attente de comparution en conseil de guerre et en mutation gardent une cravate.
JMO de 1887Les ouvriers, premiers ouvriers, sous-chefs ouvriers, chefs ouvriers et employés reçoivent une cravate de coton bleue au moment de la mobilisation.
JMO de 1888Les militaires transportés en mer revenant des colonies vers la métropole aux frais de l'état conservent une cravate et n'est distribuée qu'en cas de nécessité absolue.
JMO de 1889Les fonctionnaires, agents et sous agents de la télégraphie militaire perçoivent une cravate.
JMO de 1890Les agents secondaires des sections des chemins de fer de campagne touchent une cravate dans leur paquetage.
JMO de 1891Les unités territoriales perçoivent 1 cravate de coton.
JMO de 1895infanterie, chasseurs à pied, zouaves, tirailleurs algériens, commis, ouvriers militaires ou d'administration, infirmiers militaires perçoivent une cravate. (janvier 1895)
Les hommes perçoivent 2 cravates en Métropole ou en Algérie. (juillet 1895)
Les hommes du services de trésorerie et des postes militaires, les sections des chemins de fer ( employés, chefs, sous-chefs ouvriers et ouvriers) perçoivent une cravate.
Les cavaliers montés ou non, les télégraphistes, les infirmiers portes sacoches et les conducteurs des voitures médicalisées ou
de transport des blessés des régiments de cavalerie et des chasseurs perçoivent une cravate.
Les conducteurs des caissons à munitions parmi les zouaves et tirailleurs (ainsi que les sergents majors artificiers )
sont équipés comme les troupes montées du train des équipages reçoivent une cravate dans leur tenue de campagne en temps de paix.
Les condamnés dirigés vers un pénitentiaire militaire perçoivent une cravate de coton bleu (indifféremment s'il s'agit d'un pénitencier en métropole ou en Algérie).
Le poids des caisses de cravate ne doit pas excéder 50kg en caisse ou 38kg en balot.
JMO de 1897 Les hommes de troupe perçoivent 2 cravates pour la collection d'extérieur et 1 cravate pour la collection d'intérieur.
JMO de 1901 Les unités d'artillerie et du train des équipages (unités d'active ou territoriales) perçoivent une cravate.
Les troupes métropolitaine à pied et à cheval envoyées en Extrême Orient et à Madagascar emporte une cravate.
JMO de 1902Les fonctionnaires perdent leur cravate mais les télégraphistes, chefs d'équipe, ouvriers et maîtres ouvriers continuent d'en percevoir une.
La dotation des cravates entretenues au niveau d'un compagnie ( dotation théorique basé sur le nombre d'hommes dans un régiment,
circulaire de 1891, soit 1882 hommes pour un régiment, soit 117 hommes d'active + 125 réservistes pour 1 compagnie )
- 234 cravates pour la collection 2
- 117 cravates pour la collection 3
- 125 cravates pour l'instruction
JMO de 1904Les hommes de troupes perçoivent deux cravates et les réservistes une seule.
Les spahis : cavaliers montés français ou indigènes, les cavaliers non montés, les infirmiers porte-sacoches ne perçoivent pas de cravate.
Les unités vélocipédistes perçoivent une cravate.
Les chasseurs d'Afrique : cavaliers montés français ou indigènes, les cavaliers non montés, les infirmiers porte-sacoches, les télégraphistes,
Les conducteurs de chevaux ou de mules de bât, les conducteurs des voitures à vivre et les vélocipédistes perçoivent une cravate.
JMO de 1905Les troupes métropolitaine à pied et à cheval envoyées en Extrême Orient et à Madagascar emporte une cravate.
Les caserniers ( en charge de la surveillance des bâtiments militaires ) perçoivent une cravate noire.
Les bouts de cette cravate doivent être rentrés sous le gilet.
Les troupes métropolitaine à pied et à cheval envoyées en Extrême Orient et à Madagascar emporte une cravate.
De la teinte de la cravate bleu en 1895 :
Les fabricants doivent
utiliser de l'indigo pur pour un rendu bleu marin foncé. Il est recommandé aux vérificateurs de tester les teintures
des cravates perçues avant les bains avec 500 grammes d'eau distillé dans laquelle on verse 50gr d'acide sulfurique. Un échantillon de tissu est plongé
à froid puis on fait bouillir la solution 3 à 5 minutes. Si l'échantillon demeure d'un bleu marin, la teinture est acceptée.
les autres teintures bleues telles que le bleu d'aniline ou le sulfate d'indigo ( 'carmin d'indigo' ), le bleu alizarine, indigo remonté au sental ou au campêche,
le bois jaune sont à rejeter.
(ps : il est probable que sous le nom "d'indigo pur", ce JMO évoque la teinture d'importation issu de la pétrochimie et vendu par la firme BASF à cette époque)
De la qualité du coton et de la taille de la cravate:
Le JMO de 1898 précise que c'est un
coton caliquot qui doit être lisse et doux au touché. Elle pèse
35 gr au minimum.
Elle mesure
21cm par 150cm.
Il est fait mention que les cols des capotes ou vareuses doivent être taillés de façon à ne pas gêner l'homme et recevoir facilement la cravate de coton.
En aucun cas, la cravate ne doit être trop serrée par le soldat ( recommandation du JOM de 1892 ).
Du tissage de la cravate :
le JMO de 1895 définit le tissage avec une variation des
fils de chaine (entre 34 et 36) et les fils de trame (entre 28 et 30)
le JMO de 1898 précise que cette qualité du coton doit comporter
32 fils de chaine et 30 de trame sur 1 cm De la dimension de la cravate :
21 X 150 cm. L'ourlet fait
5mm et fait le tour de la cravate
De la tolérance dans la dimension :
Les JMO de 1896 et 1898 précisent
une tolérance dans la longueur de 1 à 10 mm
Du marquage des cravates :
Il est mentionné dans les JMO de 1895 et 1898 que le fabricant ne doit en
aucun cas apposer son cachet de fabricant.
De l'admission ou de rejet de la cravate :
Le JMO de 1898 précise en ces termes l'apposition du cachet à 5cm environ de l'un des extrémités parallèlement à l'ourlet transversal
ici, une cravate réceptionné par l'artillerie
De la désinfection et nettoyage des cravates :
Les cravates ( comme la plupart des effets en toile du petit équipement tels les chaussettes, mouchoir et serviettes et le linge ce cantonnement comme les draps)
sont plongées dans un bain d'eau bouillante ou plongés dans une solution de sublimé, d'acide phénique, de sulfate de cuivre ou de chlorure de zinc.
Le trempage dure 30mn puis les effets doivent être lessivés.
Les autres cravates de troupe :
La cravate de coton noir pour les troupes coloniales , portée depuis 1849 et adoptée pour les troupes coloniales de métropole en 1869
(source "L'armée Française dans la 1ere guerre mondiale" , tome 1 page 239)
Les caserniers ( en charge de la surveillance des bâtiments militaires ) perçoivent une cravate noire. (JMO 1905)
Le JMO de 1885 évoque la cravate de gendarmerie : la gendarmerie porte une cravate de coton bleu clair pour le service d'été de dimension 7 cm X 148 cm (JMO 1885), une cravate de même étoffe de 21cm X 150cm
et pour les revues une cravate de coton bleu clair larde de 6cm et comportant 2 parties, l'une de 92cm et l'autre de 46cm.
Le JMO de 1885 laisse apparaître une cravate de coton bleu ainsi qu'une cravate de laine à destination des troupes de la marine (infanterie et artillerie ).
photo prise sur le net
la cravate doit être dédoublée et fermée par un noeud simple. ( voir image )
La cravate enveloppe le cou et revient s'attacher devant par 1 noeud plat, dont les pans sont cachés par le vêtement. La cravate est repliée 2 fois sur elle même de manière à former une bande d'environ 5-6 cm de largeur.
(source "Gazette des uniformes" hors série 24, pages 73)