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 Les sturmtruppen 1914-1918

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MessageSujet: Les sturmtruppen 1914-1918   Les sturmtruppen 1914-1918 Icon_minitimeVen 5 Fév - 0:49

post de IR76 de Hambourg

Bonjour,

Je vous propose un petit post sur les troupes d'assaut allemandes de 1914 à 1918, à compléter, à enrichir de commentaires, de photos…

Les origines

Avant 1914 déjà l'Allemagne avait développé un corps de spécialistes de l'assaut des positions fortifiées: les sturmpionieren, les pionniers d'assaut. Comme leur nom l'indique ces soldats viennent du génie et non de l'infanterie. C'est en cela que la guerre va changer les choses.
Le 22 aout 1914 le village fortifié de Maixe en Lorraine est pris par le 2eme bataillon de l'IR23 bavarois grace, et c'est la première fois, à un appui massif de pionniers utilisant des armes nouvelles et une technique bien à eux de l'assaut des forteresses. Cet evenement va être un levier de reflexion pour l'infanterie qui comprend l'interet de ce type de combat moderne.
Fin 1914 on met au point le flammenwerfer-abteilung ( detachement de lance-flammes ) '' Reddemann'' sous la direction du major Reddemann, pompier dans le civil, avec 48 hommes. Ce detachement sera engagé dès fevrier 1915.
Progressivement les techniques et les armes des pionniers vont se répandre au sein de l'infanterie. Par conséquent les termes stoss- (choc) ou sturm- (assaut) s'appliquent à des détachements plus ou moins temporaires, de tailles variables allant jusqu'à la compagnie baptisée stosstrupp, stossgruppe ou encore sturmkompanie.
Le terme de ''stosstrupp'' aurait d'ailleurs été inventé par le major Redemann.
A partir de là chaque echelon organise peu àpeu sa troupe de choc, de la compagnie à la division. ).

Dès le début de la guerre, les unités d'infanterie mirent donc sur pied des petites unités d'elite sans ordre officiel de l'OHL (Oberste HeeresLeitung=GQG).
Les premières petites unités d'assaut furent formés à la fin de l'automne 1914 parmi les unités qui combattaient en Argonne.
Le 2 mars 1915 l'OHL ordonna la création du premier sturm-abteilung près de Somme-py avec des tirailleurs de la garde: ce sera le premier Sturm-abteilung ( détachement d'assaut ). Dans cette une troupe expérimentale il y mélange l'infanterie, le génie et l'artillerie.


C'est Falkenhayn le premier qui eut l'idée de mettre sur pied la première unité de choc: la sturmabteilung du major Calsow.
Mais ce fut un échec comme nous le verrons plus bas et l'idée fut abandonnée pour être reprise en 1916 par Ludendorff.
Le 23 octobre 1916, il ordonnait à toutes les armées du front occidental de constituer un bataillon d'assaut pour appliquer les techniques de combat mises au point par le Hauptmann (capitaine) Rohr.
Ces techniques se  basaient sur la polyvalence des soldats à utiliser toutes les armes légères existantes, du P08 au lance-flamme dans le but d'isoler les nids de résistance, de les annihiler et d'être mobile sur le champ de bataille. Ludendorff voulait que les unités reprennent la tactique de la guerre de mouvement oubliée après 3 ans passé dans les tranchées.

Pour l'offensive du 21 mars 1918, Ludendorff disposait de 56 sturm-division qui attaquèrent les premiers avec de grands succès qui tournèrent au desastre à cause de l'etat du terrain et des problèmes de communication importants.

Les sturm-division attaquèrent encore trois foisau moins:
-9 avril 1918 en Flandres, d'Armentières à la Bassée où elles balayèrent les troupes portugaises et anglaises et prirent le Mont Kemmel
-27 mai 1918 au chemin des dames contre les français, mais l'offensive s'arrêta le 4 juin du fait des lourdes pertes
-15 juillet 1918 en Champagne à Ste-Marie-à-Py

Mais voyons ensemble deux sturm-abteilungen: les sturm-abteilung Calsow et Rohr...
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MessageSujet: e   Les sturmtruppen 1914-1918 Icon_minitimeVen 5 Fév - 0:49


Le sturm-abteilung Calsow


Le 2 mars 1915, le commandant de la VIIIeme région militaire reçut du ministère de la guerre la mission de former un détachement d'assaut comme nous l'avons vu plus haut.
Il fut constitué d'un etat-major avec 2 compagnies de pionniers et un groupe de canon de 37mm.
-Le chef de corps fut le commandant Calsow qui donna son nom au detachement. Il venait du PB18.
-l'etat-major venait du depot de bataillon de pionniers du PB7 (Westphaliens)
-la 1ere compagnie venait du depot du bataillon de pionniers du PB3 (Brandebourgeois) commandée par le Hauptmann Paulish
-la 2eme compagnie venait du depot du PB10 (Hanovriens) commandée par le hauptmann Franceson
-le Kanonen-abteilung des canons de 37mm fut formé avec des artilleurs volontaires du front de l'ouest

Le sturm-abteilung Calsow fut réuni fin mars 1915 près de Cologne, au champ de tir de Wahn.

Ces pionniers reçurent differents modeles de boucliers portatifs, des Kar.98a et des grenades. Pendant les 8 semaines d'entrainement, on etablit une strategie d'attaque qui devait faire des degats consequents mais la réalité fut bien différente!

Le 16 mai 1915, le bataillon Calsow arrive à douai et le 18 mai il fait des demonstrations au commandement du groupe d'armée von Lochow qui decida de ne laisser les cuirasses qu'à la dernière ligne de l'infanterie d'assaut.
Plusieurs jours après le groupe d'assaut fut affecté dans le secteur de la 31ème brigade d'infanterie avec les IR 29 et IR 69 de la ID 16 du AK VIII.
Du 5 au 10 juin 1915 les pionniers d'assaut durent construire des abris pour l'infanterie, remettre en etat les tranchées et du 11 au 15 juin ils furent envoyés sur le plateau de Vimy (''la folie'') pour consolider des positions d'artillerie  de la 15ème division d'infanterie.
Les canons d'assaut resterent à la ''folie'' jusqu'au 21 juin.
Le 16 juin il y eut 2 alertes dans la journée pour les 2 compagnies de pionniers qui très fatiguées durent courir d'un bout à l'autre des positions de la division.
Le lendemain les 2 compagnies de pionniers furent envoyés au combat pour reprendre des tranchées perdues par l'infanterie près de souchez. Lors de cet engagement les 2 compagnies perdirent 50% de leur effectif et 6 canons d'assaut ont été mis hors de combat.
Le 2 juillet les survivants furent rattachés à la 2eme division de reserve bavaroise où ils furent utilisés pour creuser des abris. Quant aux canons restant on decida de ne plus les utiliser car ils attiraient les tirs de l'artillerie française.

Bref, l'unité fut retirée du secteur, le major Calsow fut limogé le 28 aout 1915 et on confia les survivants  à l'armée du général Gaede en Haute-Alsace.
On decida de garder l'unité d'assaut. Elle devint le sturm-abteilung Rohr.

Le sturm-abteilung Rohr

Le 8 septembre 1915 l'unité d'assaut fut confiée au capitaine Rohr pour être préparée au front des Vosges.
La constitution du sturm-abteilung à son arrivée était de:
-un etat-major
-deux compagnies de pionniers
-une compagnie de pionnier-park-kompagnie
-un groupe de canon de 37mm
Le 18 octobre 1915, Rohr completa  l'organisation avec:
-une compagnie de MG n°250 ( 6 MG08)
-une minenwerfer-trupp ( 4 M.W. legers)
-un flammenwerfer-trupp ( 6 F.W. legers '' Kleif'')
Les boucliers furent definitivement abandonnés.
En novembre 1915 le régiment reçut des canons russes de 76,2mm pris à l'ennemi dans la forteresse de Kowno.

L'unité mis donc en pratique ces nouveaux equipemements dans deux engagements qui eurent lieu à la fin de l'année: l'assaut du Schratzmaenele et la prise de l'Hartmannswillerkopf. Ce, avec deux régiments: les IR 188 et IR 189, pois avec le RJR 8.
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MessageSujet: e   Les sturmtruppen 1914-1918 Icon_minitimeVen 5 Fév - 0:50

1/1916: l'année des premières transformations

En janvier il donna des cours de formation à toutes les unités d'infanterie du groupe Gaede.
Debut fevrier 1916, le sturm-abteilung fut muté à la Veme armée du Kronprinz. Il fut rattaché à la 6eme division d'infanterie. Comme il fut rattaché à la Veme armée on lui donna le numéro 5: Sturm-abteilung n°5

Pour l'offensive sur Verdun il attaqua avec cette division en partant de l'Azanne sur l'Herbebois (22-23 fevrier) jusqu'au fort de douaumont qui fut pris par le IR24 (4eme de brandebourg) de la 6eme DI le 24 fevrier.
Il combattit aussi vers Ornes, Hardaumont et le bois de la Caillette dans les semaines qui suivirent avec le IR24 et le IR64 de la même division.


Le 11 mars 1916, le ministere de la guerre transforma le sturm-abteilung en sturm-bataillon n°5 pour le detachement d'armée Gaede.

Debut avril le bataillon fut retiré du front et s'installa à Beuveille et à Ugny au repos.
On doubla les effectifs du bataillon avec des hommes venant des depots du PB7 et du PB35 ( Friedrichsfeld) principalement.

Composition du sturm-bataillon en avril 1916:
-un etat-major
-4 compagnies de pionniers d'assaut (210 hommes chacune)-chaque compagnie toucha 4 mitrailleuses MG 08/15
-une compagnie de mitrailleuses, et bientôt deux
-une compagnie de 8 pieces de minenwerfer legers
-un detachement de minenwerfer (M.W. abt.)
-une escouade de lance-flamme (F.W. trupp)
-une compagnie de parc du genie
-un groupe de canons d'assaut (qui abandonna les canons russes pour 4 obusiers de montagne Krupp de 105mm) qui fut appelé Huabitz-batterie (batterie d'obusiers)

D'avril jusqu'en été une partie du bataillon entraina les troupes de la Veme armée dans le village de doncourt ( Meuse), quant à l'autre partie du bataillon elle participa à plus de 70 attaques sur le front de Verdun. Les pertes furent très importantes et on du renouveller 5 fois les effectifs du bataillon pendant cette période.

Au cours de l'été, l'OHL ordonna la formation d'autres bataillons d'assaut afin que chaque armée ait le sien.
Pour commencer on choisit de transformer en bataillon d'assaut 4 bataillons de chasseurs  pied:
-le JR 3
-le JR 11
-le RJR 5
-le RJR 6

Seul le JR3 fut retenu, tous les autres furent recalés et envoyés sur le front des carpathes à la fin de l'année 1916.
Le 8 juillet 1916, le JR3 devint le sturm-bataillon n°3 et fut affecté à la IIeme armée.

En hiver 1916 14 autres bataillons furent formés à partir de fantassins de divers régiments des differentes armées du front ouest.
Au total 18 unités d'assaut officielles furent formées:
-le sturm-bataillon  n°1 à 12 et 14 à 17
-la sturm-kompanie n°13
-la sturm-kompanie n°18 fut formée le 7 aout 1917 et le 22 aout 1918 elle fut transformée en sturm-bataillon n°18
Les unités d'assaut étaient des unités d'armées non endivisionnées.

2/ L'artillerie d'assaut

De toutes ces unités seul le sturm-bataillon 5 eut un groupe d'artillerie d'assaut.
De mai 1916 à mai 1917 on créa d'autres batteries identiques à celle du Sturm-Bat. 5.
Leur nom était : '' Infanterie Geschütz batterie'' ( batteries de canons d'infanterie) et elles etaient equipées de canons de 37mm et de canons russes. Elles furent dissoutes en mai 1917.
Il y eut les Infanterie Geschutz batterie n°2 à 9.

En mai 1917 on les transforma en 27 batteries d'artillerie de campagne -avec des nouvelles recrues- dont 23 devinrent les Infanterie-geschütz-batterie n°28 à 50. on les réarma avec des canons autrichiens skoda de 75mm.


En juin 1917 on forma les I.G.B.  n °1 à 50 et les n°201 à 250 ( crées officiellement le 26.1.17). Les batteries n°201 à 250 furent destinées à la lutte antitank. Elles etaient armées du canon de campagne de 77mm.

En novembre 1917, les batteries n°29 à 50 furent dissoutes. La batterie n°28 resta rattachée, comme batterie d'instruction, au sturm-bat.5.

Ces batteries furent rattachées aux sturm-bataillonen mais aucun n'en n'avait un en premanence.

En mai 1918 on créa les batteries 29 à 36, en juin les batteries n°37 à 51.
A l'armistice, il y avait 50 batteries numérotées 2 à 51 + les I.G.-Züge 702 et 703 formées en 1917 pour l'asien-Korps de Palestine-Mesopotamie.

* pattes d'epaules de ces unités
La patte d'epaule de ces unités était celle de l'artillerie de campagne  avec les lettres I.G. et le numero de la batterie.
Pour la batterie du Sturm-bat.5, elle portait la patte d'epaule du Feld A.R. 5 prussien.
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3/ L'année 1917

En 1917, le sturm-bat.5 donna des cours de formation pendant que ses unités combattaient à Verdun, sur la rive ouest de la Meuse, à la côte 304, au Mort-Homme et dans le bois de la Chaume.

Suite à ces combats, le Sturm-bat.5 fut autorisé à porter le nom de son chef. Par KM.V. du 7 fevrier 1917 il fut appelé ''Sturm-Bataillon n°5 Rohr''. C'est exceptionnel car cet honneur était reservé à des hautes personnalités ( Hindenburg, Von Mackensen et Ludendorff )

En avril 1917, le bataillon ceda 2 de ses compagnies d'assaut au Sturm-bataillon n°07 ( Badois) qui combattait au chemin des Dames.

4/ Les derniers engagements du Sturm-bataillon Rohr en 1918

En 1918, le sturm-bataillon Rohr fut engagé dans presque tous les engagements.
Pour honorer ce bataillon, le Kronprinz lui accorda le droit dès le 18 fevrier 1918 de porter,au bras gauche, son propre monogramme ''W'' couronné sur un tissu feldgrau oval.

En mars 1918, le 21, eut lieu la grande offensive qui fut appelée ''Grosse Schlacht in Frankreich'' (la grande bataille de France) et qui dura jusqu'au 6 avril.
Le premier jour de l'offensive, le sturm-bataillon fut divisié en 2 demi-bataillons:
-le ½ bataillon ''Krafft'',  hauptmann venant du PB7. Il combattit avec les régiments d'infanterie de la 34eme division. Attaqua à Urvillers, au sud de St Quentin.
-le ½ bataillon ''Hoffmann'', hauptmann venant du PB10 qui combattit avec la 50eme division au nord de St Quentin.
La batterie d'obusier était rattaché au demi bataillon Hoffmann, ainsi que des chars A7V.

Le 23 mars 1918, 3 jours après l'offensive, les 2 demi bataillons furent regrouppés sous le commandement du capitaine Rohr qui sera nommé Major le 18 avril 1918.
Le bataillon combattit avec la 9eme division d'infanterie les jours qui suivirent et se fit remarquer pour la prise de Montdidier avec le Grenadier Regiment n°9.

Le 6 avril, date de l'arret de l'offensive, le bataillon fut envoyé dans les combats sur le front de la XVIIIeme armée de Von Hutier.
Fin avril, il part au repos à Nesle, dans un ancien barraquement anglais.

Là, il reçut l'ordre d'aller à Maubeuge pour entrainer la Garde-Kavallerie-Schützen-Division ( division de cavalerie à pied de la garde ).
En juillet, le bataillon fut envoyé auprès de la 1ere armée, en Champagne, pour préparer la grande offensive de juillet : la ''Friedensturm'' qui devait demarrer le 15 juillet 1918.
Pour l'attaque, elle fut rattachée à la 3eme armée, avec la 1ere division d'infanterie et la division de cavalerie à pied de la garde…

Les 15 et 16 juillet, le bataillons subit des pertes extremement lourdes notamment pour la prise du village de Sainte-Marie-à-Py. L'offensive fut un echec et le bataillon fut engagé dans des combats de defense.
Après il fut retiré de Champagne et envoyé en Argonne soutenir les combats de la 3eme armée.
Fin juillet, il est au repos à Beuveille, dans la Meuse.
Il y entraine la 1ere division autrichienne qui devait être engagée à Verdun.

Après le bataillon fut mis à la disposition de la Veme armée et combattit en son sein.
Finalement vers la mi-octobre, il fut mis en reserve sur les positions arrières.
Fin octobre, le bataillon reçut l'ordre de se rendre à Spa en Allemagne pour une mission bien particulière: celle de proteger le Kaiser et la famille imperiale de la révolution naissante.
Le 10 novembre 1918 le Kaiser et sa famille quittèrent l'Allemagne pour la Hollande protégé par une compagnie de ce bataillon.
Le reste du bataillon partit pour Cologne. De là il fut réunit à Schwelm, près d'Eberfeld pour être dissous par le commandement militaire de Münster.

Les armes des sturmtruppen

Elles sont identiques à celles du reste de l'armée allemande à quelques exceptions près…

A/ les armes individuelles
Le Mauser-Gewehr 98 est l'arme de l'armée allemande, de calibre 7,92mm, avec un chargeur à 5 coups, un poids de 4kg et une taille de 1,25m, ce qui en fait une arme peu pratique pour les troupes d'assaut. De fait les troupes d'assaut optent pour la carabine Mauser M1898AZ ou encore pour la carabine Mannlicher de 8mm au sturm-bataillon 17 composé d'allemands et d'autrichiens.
Le Mauser 1898AZ est moins long (1090mm) mais n'est pas legère et maniable dans les tranchées.
Il faut attendre 1918 pour que les usines sortent le maschinenpistole 18, MP18, qui est le premier pistolet mitrailleur de l'histoire. Mais il arrive trop tard, 30.000 exemplaires sont livrés après le printemps 1918.
En dehors de ça, les sturmtruppen ont aussi des pistolets automatiques Luger  P08, calibre 9mm avec un chargeur de 8 coups et aussi des Luger P14 pourvus d'un canon long et d'une crosse qui les transforme en petite carabine avec au bout de la crosse un chargeur escargot de 32 coups.
Comme autre arme de poing on rencontre également le Mauser  M1896 aussi equipé d'une crosse amovible et d'un chargeur de 10 coups.
Par ailleurs la grenade, arme de predilection des pionniers au debut de la guerre se '' democratise'' rapidement:
-la kugelhandgranaten (grenade à main spherique ) M1913
-la Kugelhandgranaten M1913 du 2eme type et le n.A.M1915 (neuer Art )
-les diskushandgranaten (grenade disque )
-les eierhangranaten (grenades œufs) M1916
Ces projectiles pesent environ 320g, ils peuvent être projetés jusqu'à 50m avec un retard de 5 secondes et un effet explosif limité.
Et bien sur il y a la stiehlhandgranate M1915 qui mesure 325mm de long et ont un dispositif de retard de 3 à 7 secondes selon les types. Parfois ces grenades à manche sont combinées pour réaliser une ''geballte ladung''( une charge concentrée ): 6 corps de grenades sontliés par un fil de fer autour d'une grenade à manche centrale qui sert de detonateur. Les productions sont enormes: à l'été 1917 environ 8 millions d'exemplaires sortent chaque mois des usines !
Concernant les armes blanches, hormis les baïonnettes, il y a dès 1915 le poignard-baïonnette Demag. Doté d'une poignée en forme de S, il peut se fixer sur le fusil Mauser-Gewehr 98 mais pas sur la carabine M1898AZ.

B/ Les armes collectives
Elles ne différent pas beaucoup des autres troupes de l'armée impériale, ce qui change c'est la dotation plus appuyée pour les troupes d'assaut. Plus appuyée en MG08, MG08/15, Bergmann…
Autre nuance, les lance-flammes: les premiers appareils ont été developpés dès 1910 et adopté 2 ans plus tard par l'armée impériale. Trois modèles existent en 1914. Ce lance-flamme lourd (gross), prévu pour la défense des fortifications, est porté sur une charrette et mis en œuvre depuis des positions fixes. Il a une portée de 40m, il est donc peu pratique et trop lourd pour l'offensive. Il n'en va pas de même des autres modèles:
-le Kleif ( Kleine Flammenwerfer soit petit lance-flamme ). Il pèse 32kg, a une portée de 15m mais necessite 3 hommes: un porte le reservoir, un porte le tuyau souple de 3m et le dernier porte la lance qui mesure 1,20m.
-Le Kleif deuxième type qui a aussi besoin de 3 hommes puisque sa lance mesure 1,90 m
-Le modèle 1916 (M1916) qui pèse 31kg, a une portée de 18m et n'a besoin que de 2 hommes
-Le Wex ( Wechsel-Apparat Flammenwerfer ) arrivé en 1917. Il pèse 25 kg, a une portée de 30m et n'a besoin que de 2 hommes. Ce dernier remplace progressivement les autres modèles.
Question uniforme, le reglement demande que les porteurs de lance-flamme portent des bottes et non des bandes molletières.
Autres armes: les mortiers de tranchées
Servis par les pionniers avant 1914, les minenwerfer deviennent des matériels essentiels dans la guerre de positions. Les armes se divisent en trois classes:
-legeres de 76mm (en fait de 75,8mm)- leichte minenwerfer- projetant une bombe de 4,7kg  à 1km
-moyennes de 170mm
-lourdes au-dessus
Par ailleurs les faiblesses du fusil lance-grenades entrainent le developpement en 1916 d'un grenatenwerfer (lance grenades ) pesant 40kg. Ce dernier peut envoyer des grenades ovoides entre 50 et 350m.

Enfin il y a aussi les canons d'infanterie, déclinés en 5 modeles qu'ont apparemment utilisés les sturmtruppen:
-petits canons de 37mm (sturmbegleitkanone soit canon d'accompagnement de l'assaut)
-les 7,2cm Infanteriekanone L/16,5
-l'infanterie geschutz L/27
-obusier skoda autrichien de 75mm
-le 10,5 gebirgshaubitz L/12, obusier de montagne demontable fabriqué en 38 exemplaires par Krupp


C/ Il fut étudié l'idée de donner des boucliers blindés portatifs:
-un premier fut donner à 3000 exemplaires: le ''sturmschild''( le bouclier d'assaut) .
Ce bouclier mesurait 1,40m de haut x 0,46 cm de large et pesait 28 kg. L'epaisseur de l'acier était de 5,5mm.
Il était porté à l'aide d'une courroie et était percé à hauteur des yeux d'une fente pour la vue et plus bas d'une meurtrière fermée par un volet mobile.
-le ''infanterieschield'' ( bouclier d'infanterie) qui est nettement plus petit et moins lourd que le précédent. C'était une plaque rectangulaire fermée par un volet mobile.. Il avait aussi une bequille pour pour l'utilisation au sol ( tireur couché) et une bretelle de transport.
Il mesure 0,60cm sur 0,45m . L'epaisseur de l'acier était identique au précédent modele.
Il  fut fabriqué à 276.000 exemplaires par les usines Krupp mais servi surtout comme bouclier fixe de tranchée.
-Le ''Kopfschützer'' ( protection de la tête), fut fabriqué pour se mettre au-dessus du infanterieschield. Il fut fabriqué à 9.350 exemplaires. Il a la forme d'un bicorne percé de 2 trous pour la vision.
Le haut commandement imagina finalement donner cet equipement aux unités de pionniers. Il n'y a pas d'archive sur les combats avec ces cuirasses mais apparemment elles furent utilisées dans les Vosges (armée Gaede) et à souchez en Champagne.


L'uniforme des troupes d'assaut


Il est semblable à celui des autres soldats de l'armée impériale à quelques différences:
-bandes molletières et brodequins (mais ceci sera aussi répandu chez les autres landser )
-culottes de montagne renforcées aux genoux
-sacs à grenades portées sous chaque bras
-les insignes sont les mêmes que dans les autres unités, ils se limitent aux pattes d'epaules avec le numéro du bataillon, la couleur ou un symbole précisant la specialité de l'arme. Les lettres MW, sur les pattes d'epaule, designent les servants d'un minenwerfer ( en rouge sur fond noir), ou encore un chiffre rouge sur patte d'epaule noire à liseret rouge.
Mais en situation de combat les pattes d'epaule etaient souvent retirées.
Autre spécificité le sturm-bataillon Rohr, comme nous l'avons vu plus haut, est autorisé à porter en bas de la manche un W couronné sur fond feldgrau en hommage à Guillaume II et les unités de lance-flamme portent une tête de mort en bas de la manche gauche depuis juillet 1916.
-la carabine en bandoulière
-un outil: pelle, pelle de parc, pioche
-un ceinturon avec baionnette et brotbeutel ( sac à pain ) avec un ou deux bidons
-les cartouchières sont souvent enlevées au combat car genantes pour la progression
-un masque à gaz
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post de killer2lamor

:bravo2:  :merci:  IR76 pour ce merveilleux post! je cites ton texte où je donne quelques infos supplémentaires:


ir 76 de Hambourg a écrit:
1/1916: l'année des premières transformations

En janvier il donna des cours de formation à toutes les unités d'infanterie du groupe Gaede.
Debut fevrier 1916, le sturm-abteilung fut muté à la Veme armée du Kronprinz. Il fut rattaché à la 6eme division d'infanterie. Comme il fut rattaché à la Veme armée on lui donna le numéro 5: Sturm-abteilung n°5

Pour l'offensive sur Verdun il attaqua avec cette division en partant de l'Azanne  AZANNES (d'ailleurs il est plus communément admis que l'attaque est partie du hameau de Soumazannes situé à 1km à l'Ouest du village .........où j'habite  Laughing  ) sur l'Herbebois (22-23 fevrier) jusqu'au fort de douaumont qui fut pris par le IR24 (4eme de brandebourg) de la 6eme DI le 24 fevrier (il y a un monument du IR24 à 300m au sud des ruines du hameau de Soumazannes).
Il combattit aussi vers Ornes, Hardaumont et le bois de la Caillette dans les semaines qui suivirent avec le IR24 et le IR64 de la même division.


Le 11 mars 1916, le ministere de la guerre transforma le sturm-abteilung en sturm-bataillon n°5 pour le detachement d'armée Gaede.

Debut avril le bataillon fut retiré du front et s'installa à Beuveille et à Ugny au repos.
On doubla les effectifs du bataillon avec des hommes venant des depots du PB7 et du PB35 ( Friedrichsfeld) principalement ( il s'agit des Pionier Ersatz Bataillon).

Composition du sturm-bataillon en avril 1916:
-un etat-major
-4 compagnies de pionniers d'assaut (210 hommes chacune)-chaque compagnie toucha 4 mitrailleuses MG 08/15
-une compagnie de mitrailleuses, et bientôt deux
-une compagnie de 8 pieces de minenwerfer legers
-un detachement de minenwerfer (M.W. abt.)
-une escouade de lance-flamme (F.W. trupp)
-une compagnie de parc du genie
-un groupe de canons d'assaut (qui abandonna les canons russes pour 4 obusiers de montagne Krupp de 105mm) qui fut appelé Huabitz-batterie (batterie d'obusiers)

D'avril jusqu'en été une partie du bataillon entraina les troupes de la Veme armée dans le village de doncourt ( Meuse), quant à l'autre partie du bataillon elle participa à plus de 70 attaques sur le front de Verdun. Les pertes furent très importantes et on du renouveller 5 fois les effectifs du bataillon pendant cette période. (j'ai tenté de réaliser une liste aussi exhaustive que possible des pertes de l'unité qui se monteraient à 626 tués) l'indication du renouvellement des effectifs par 5 fois m'avait dérouté car je ne comptais que les morts mais il a du y avoir beaucoup de blessés (quoi que ces troupes de chocs devaient laisser plus de morts que de blessés lors de leurs actions éclair?) mais aussi des affectations dans d'autres unités suite à blessures ou autre raison? par ailleurs il est à noter que certains secteurs ont coûté cher à l'unité (Vaux Chapitre et le bois de Chaume notamment) mais en étudiant la liste des morts donnée dans l'historique, on s'apperçoit vite que de nombreux décés ont eu lieu sur le terrain d'entraînement même de Doncourt (accidents avec explosifs réels ou chutes je suppose). la région est riche en sépultures du sturm bataillon (Consenvoye, AzannesII, Pierrepont, Ville devant Chaumont, Romagne sous les côtes...)

Au cours de l'été, l'OHL ordonna la formation d'autres bataillons d'assaut afin que chaque armée ait le sien.
Pour commencer on choisit de transformer en bataillon d'assaut 4 bataillons de chasseurs  pied:
-le JR 3
-le JR 11
-le RJR 5
-le RJR 6

Seul le JR3 fut retenu, tous les autres furent recalés et envoyés sur le front des carpathes à la fin de l'année 1916.
Le 8 juillet 1916, le JR3 devint le sturm-bataillon n°3 et fut affecté à la IIeme armée.

En hiver 1916 14 autres bataillons furent formés à partir de fantassins de divers régiments des differentes armées du front ouest.
Au total 18 unités d'assaut officielles furent formées:
-le sturm-bataillon  n°1 à 12 et 14 à 17
-la sturm-kompanie n°13
-la sturm-kompanie n°18 fut formée le 7 aout 1917 et le 22 aout 1918 elle fut transformée en sturm-bataillon n°18
Les unités d'assaut étaient des unités d'armées non endivisionnées.

2/ L'artillerie d'assaut

De toutes ces unités seul le sturm-bataillon 5 eut un groupe d'artillerie d'assaut.
De mai 1916 à mai 1917 on créa d'autres batteries identiques à celle du Sturm-Bat. 5.
Leur nom était : '' Infanterie Geschütz batterie'' ( batteries de canons d'infanterie) et elles etaient equipées de canons de 37mm et de canons russes. Elles furent dissoutes en mai 1917.
Il y eut les Infanterie Geschutz batterie n°2 à 9.

En mai 1917 on les transforma en 27 batteries d'artillerie de campagne -avec des nouvelles recrues- dont 23 devinrent les Infanterie-geschütz-batterie n°28 à 50. on les réarma avec des canons autrichiens skoda de 75mm.


En juin 1917 on forma les I.G.B.  n °1 à 50 et les n°201 à 250 ( crées officiellement le 26.1.17). Les batteries n°201 à 250 furent destinées à la lutte antitank. Elles etaient armées du canon de campagne de 77mm.

En novembre 1917, les batteries n°29 à 50 furent dissoutes. La batterie n°28 resta rattachée, comme batterie d'instruction, au sturm-bat.5.

Ces batteries furent rattachées aux sturm-bataillonen mais aucun n'en n'avait un en premanence.

En mai 1918 on créa les batteries 29 à 36, en juin les batteries n°37 à 51.
A l'armistice, il y avait 50 batteries numérotées 2 à 51 + les I.G.-Züge 702 et 703 formées en 1917 pour l'asien-Korps de Palestine-Mesopotamie.

* pattes d'epaules de ces unités
La patte d'epaule de ces unités était celle de l'artillerie de campagne  avec les lettres I.G. et le numero de la batterie.
Pour la batterie du Sturm-bat.5, elle portait la patte d'epaule du Feld A.R. 5 prussien.
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