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| Le fusil Lebel | |
| | Auteur | Message |
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Admin Admin
Messages : 3568 Date d'inscription : 18/02/2008
| Sujet: Le fusil Lebel Jeu 30 Mar - 1:17 | |
| dossier de digoBonjour, Je vous propose l'ouverture d'un post en trois parties consacré au fusil Lebel modèle 1886. 1) Pourquoi avoir adopté et fabriqué le fusil Lebel 2) L'utilisation au combat et l'évolution de l'arme 3) Description illustrée d'un fusil Lebel de 1890 | |
| | | Admin Admin
Messages : 3568 Date d'inscription : 18/02/2008
| Sujet: e Jeu 30 Mar - 1:20 | |
| Moins de 20 ans après l’adoption de fusil Chassepot à culasse mobile et cartouche papier, 10 ans la mise en service du fusil Gras à cartouche métallique de 11 mm, l’armée française, comme son homologue allemand, travaille à la mise au point d’un fusil à répétition.En effet en 1877, la bataille de Plevna force la décision des sceptiques : Quelques Turcs solidement retranchés, et surtout armés de carabines Winchester, déciment les masses Russes par un feu roulant ouvert à courte portée. La marine est , comme souvent depuis quelques années, précurseur en adoptant en 1878 la transformation proposée par Kropatschek (chevalier autrichien, commandant de l'Ecole des cadets d'artillerie de Vienne). Il est vrai qu'elle est motivée par la menace d'une nouvelle arme, la torpille contre laquelle elle pense pouvoir lutter par l'utilisation de fusils à répétition. Dans ce système, le magasin est tubulaire, situé sous le canon, avec un long ressort à boudin. Il est approvisionné obligatoirement cartouche par cartouche : culasse ouverte, auget transporteur abaissé. La dernière cartouche est placée dans l’auget. La première du magasin est retenue en bas par la griffe d’arrêt qui est relevée. Pour l’armement, la culasse doit être vivement tirée en arrière, le butoir de relèvement de l'auget transporteur est frappé par la tête mobile, l'auget se relève, et la cartouche qui s'y trouve est en place en face de la chambre. La griffe d'arrêt est abaissée et la première cartouche du magasin, retenue en haut pas le bec d'auget, et passée en bas par dessus la griffe. La fermeture du verrou permet d’introduire dans la chambre. L’auget est à ce moment poussé vers le bas par la culasse mobile, s'abaisse et la cartouche suivante du magasin passe dans l'auget. La cartouche suivante est arrêtée en bas par la griffe d'arrêt de cartouche. Pour le tir en coup par coup, un levier sélecteur de répétition permet de bloquer l'auget en position haute et de conserver le magasin rempli. Le tir s'effectue alors comme un fusil à un coup. Il est d’emblée évident que les inconvénient sont de plusieurs ordres : Le système est à l’évidence beaucoup plus compliqué qu’un ressort élévateur agissant sur un magasin de cartouches disposées verticalement. Les nombreuses pièces qui le compose sont délicates et coûteuses à usiner puis à ajuster. La fabrication est ainsi assurée à Steyr en Autriche, notre industrie armurière n'étant pas alors capable d'en assurer la fabrication. Cette complexité est forcément synonyme de fragilité dans des conditions extrêmes de combat. Le mécanisme Le tir à répétition est très rapide certes, mais le chargement du magasin est long. La longueur du fût conditionne la contenance du magasin. L’école normale de tir de Châlons préconisait pourtant à l’époque une arme à chargeur de type «Mannlicher». Le ministère de la guerre va suivre. En effet, il est devenu impératif de remplacer le fusil Gras modèle 1874 à un coup, dépassé par l'apparition du nouveau modèle allemand de Mauser à répétition. À sa tête le général Boulanger impose un point populiste : prônant une politique revancharde à l'égard de l'Allemagne, il exige que le nouveau fusil d'infanterie destiné à équiper l'ensemble des troupes soit prêt dès le 1° mai, ne laissant donc que cinq mois à nos ingénieurs d'armement pour y arriver. En fait, depuis 1883 une commission d'armement, présidée par le général Tramond, planche sur le sujet et ses travaux sont bien avancés, le fusil modèle 1885, lui même dérivé du Kropatschek de marine, est en bonne place mais l'invention de la poudre sans fumée par l'ingénieur Paul Vieille en 1886 bouleversa ses plans. Les fusils mle 1884 et 1885 utilisent encore la cartouche de 11 mm du fusil Gras à poudre noire avec tous ses inconvénients : encrassement, nuages de fumée révélant les positions, calibre important. En 1884, la mise au point par l'ingénieur Vieille d’une nouvelle poudre à base de nitrocellulose «étiquetée B», pratiquement sans fumée et sans résidus, apporte la solution et accélère le mouvement. Le tir n'occasionne plus de nuages de fumée, la trajectoire des projectiles est plus tendue, améliorant la précision, enfin, il est possible de réduire notablement le calibre ce qui permettra au combattant d'emporter plus de cartouches pour un même volume. Devant l'urgence les autorités militaires décident d'adapter le fusil 1885 déjà bien au point. D'autres systèmes prometteurs, comme celui du commandant Louis d'Audeteau, n'auront pas le temps d'être mis en concurrence. Une nouvelle cartouche chargée à la poudre «B» est crée en prenant pour base le culot de la cartouche du Gras et une balle au calibre de 8 mm. L'étui de la nouvelle cartouche de 8 mm fut mis au point par le colonel Gras et le capitaine Desaleux de façon à fonctionner correctement avec l'ancien auget-transporteur. La forme tronconique très particulière de cette munition compliquera énormément les tentatives ultérieures de développement d'armes automatiques (fusil mitrailleur Chauchat et fusils semi automatique FSA). Seul le génial Berthier, modeste chef de bureau des chemins de fer algériens, arrivera à élaborer quelques années plus tard un système d'armes portatives utilisable au combat. La balle « M » réminiscence de la balle de mitrailleuse de Reffye de 1870, chemisée en maillechort et a bout plat, fut mise au point par le lieutenant-colonel Nicolas Lebel directeur de l'École normale de tir. Nicolas Lebel va donner son nom au fusil modèle 1886 dont l'adoption officielle date du 1er mai 1887. la culasse mobile à doubles tenons est l’oeuvre du colonel Bonnet. Le colonel Gras et surtout les contrôleurs d'armes Albert Close et Louis Verdin, à Châtellerault sont responsables de l'architecture détaillée de l'arme et de son usinage. Le lieutenant-colonel Lebel insistait toujours de son vivant pour dire qu'il s'agissait d'une création collective qui devait surtout au colonel Gras. La mise en route des fabrications industrielles nécessite l'achat de machines-outils performantes, notamment aux Etats-Unis. Elle est confiée aux trois grandes manufactures d'État : Châtellerault, Saint Étienne et Tulle. Très heureusement l'idée hautement saugrenue du Général Boulanger de confier la fabrication d'un fusil à chacun des 30 000 armuriers de France n'est pas retenue... À la cadence effréné de cinq fusils à la minute, plus de deux millions de fusils Lebel sont ainsi produits avant la 1ere Guerre Mondiale au prix de 43 francs l’unité. Toutes les pièces sont marquées au même numéro, mais, innovation à l'époque, sont parfaitement interchangeables facilitant par la même l'entretien et la logistique. La finition est superbe, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'arme : la ligne, le bronzage et la qualité du noyer sont magnifiques. Le fusil Lebel est fiable et robuste, ses qualités balistiques sont (et restent encore) de premier ordre. LE FUSIL LEBEL (sur l'air de la Vie Parisienne d'Offenbach - acte 21) C'est le joujou dont notre armée Est si fière pour l'avenir. De notre Patrie alarmée, C'est l'espoir pour vaincre ou mourir! L'Europe entière le convoite; Il met tout le globe aux aguets! Peu nous importe qu'on l'exploite, Poudre et fusil sont nos secrets. Le Lebel dégotte le fusil Gras, (bis) Mais pour en armer tes soldats, Guillaume tu te fouilleras! (bis) Il est loin le temps des alarmes Où nous subissions les affronts, En refoulant du poing nos larmes, En baissant humblement nos fronts. Nous avons le fusil, la poudre, Des hommes tant qu'il en faudra, Et, ma foi, s'il faut en découdre, Gare à qui nous attaquera Le Lebel dégotte le fusil Gras, (bis) Mais pour en armer tes soldats, Guillaume tu te fouilleras! (bis) En vain les espions tenaces Sèment chez nous l'argent et l'or, Que nous prirent vos mains rapaces, Le secret reste nôtre encor. Si le Chassepot fit merveille, Le Lebel frappera bien mieux, Sans bruit qui prévienne l'oreille, Sûr comme la foudre des cieux Le Lebel dégotte le fusil Gras (bis) Mais pour en armer,tes soldats, Guillaume, tu te fouilleras! (bis) Renforcez vos hautes murailles, Doublez d'acier trempé vos forts, Quand viendra l'heure des batailles, Vous compterez alors vos morts. Nous avons suivi votre exemple, Nous avons, selon votre loi, A la Force construit un Temple, La Force primera le Droit! Le Lebel dégotte le fusil, Gras, (bis) Mais pour.armer tes soldats, Guillaume, tu te fouilleras (bis) | |
| | | Admin Admin
Messages : 3568 Date d'inscription : 18/02/2008
| Sujet: e Jeu 30 Mar - 1:32 | |
| Les premières modifications sont apportées en 1893. Elles consistent en l’adjonction d’un tampon masque destiné à protéger le tireur contre les crachements de gaz dus à une cartouche défectueuse, et aux modifications du manchon de culasse mobile et de la hausse, d'où l'appellation réglementaire du fusil Lebel : « Fusil Mle 1886M93 ». En 1898, Le Capitaine Désaleux, balisticien de premier plan, crée une balle entièrement en cuivre à 90/10, façonnée au tour, pesant 12,8 g, conçue comme un projectile d’artillerie. La bourre est supprimée, l’étanchéité assurée par du vernis. La propulsion est assurée par 3 g de poudre BN-3F. La vitesse initiale passe de 638 à 701 m/s, la flèche à 600 mètres réduite de 2,41 à 1,43 m, à 300 mètres de 0,39 à 0,28 m. Les propriétés balistiques de cette cartouche surprennent actuellement toujours.... La hausse reste relativement fragile et de faibles dimensions assortie d'un guidon trop fin, trop bas et non dérivable. Néanmoins le fusil Lebel pourra être équipé sans modifications d'une lunette de tir réglementaire ( APX Mle 1916, Mle1917 et Mle1921) permettant le tir de précision jusqu'à 800 mètres. http://armesfrancaises.free.fr/FR%20Mle%201886%20M93%20sniper.htmlLe Lebel connut malheureusement son baptême du feu à l’occasion de la répression de grèves ouvrières dans le Nord, notamment lors de la fusillade de Fourmies le 1er mai 1891(neuf morts parmi les manifestants). On peut lire dans l’Illustration du 9 mai : « C'est le fusil Lebel qui vient d'entrer en scène pour la première fois… Il ressort de ce nouveau fait à l'actif de la balle Lebel qu'elle peut très certainement traverser trois ou quatre personnes à la suite les uns des autres et les tuer. » Le fusil Lebel fut bien sur employé dans les colonies françaises d'Afrique. Son utilisation fut décisive en 1902 dans le combat de Tit contre les Touaregs dépourvus d'armes à répétition. Il servit lors de la révolte des Boxers en Chine, en 1900-1901. En août 1914, alors que la production avait cessé depuis 1904, on recense 2 880 000 fusils Lebel, dont 300 000 usagés ou complètement inutilisables. Le plan de mobilisation n’a pas prévu la fabrication, pendant le temps de guerre, de ce fusil mais seulement de ses pièces de rechange. Pourtant, dès septembre 1914, il faut puiser dans les dépôts. En novembre et décembre 1914, 6 000 fusils reviennent chaque jour pour recevoir des réparations ; la perte mensuelle s'élève à plus de 40000, on rapatrie en catastrophe 100 000 armes équipant les troupes en Afrique. Ainsi, si dans les premiers mois de la Grande Guerre, le fusil Lebel 1886 M 93 constitue l’armement de base de l'infanterie française , il est progressivement remplacé par les fusils du système Berthier à 3 coups (dans sa version «canne à pêche», c’est actuellement l’arme préférée des gangs de Marseille, de ce fait elle est en catégorie C) à chargeur de type Mannlicher. Le fusil Lebel voulu cranement par le général Boulanger restera cependant l'arme symbolique de l'infanterie française pendant la Grande Guerre de 1914-1918. Il subira les affres de la guerre de tranchée, la boue, le feu de l'artillerie, le souffle des obus : Il faudra attendre 20 ans pour que soit adopté une arme «moderne» adoptant le système Mauser mis en service 40 ans plus tôt en Allemagne. C'est le fusil MAS 1936 à magasin de 5 coups de type Mauser à pile imbriquée en calibre 7,5 mm (7,5 x 54). Après le "trop, trop tôt", c'est le règne du "trop peu, trop tard". La production étant insuffisante, le fusil Lebel subit au passage un dernier avatar réduisant sa longueur à 95 cm via la réduction du magasin tubulaire à 3 cartouches (modèle 1886-M93-R35). La finition phosphatée finira de vulgarisée l’engin... Quelques années auparavant en 1927, une petite production (quelques centaines) de Lebel modifiés au système Mauser en calibre 7,5 x 58 modèle 1924 avait été lançée, puis raisonnablement suspendue du fait d'un coût prohibitif. Les armes fabriquées avant 1900 (il me semble que la fabrication a été interrompue au delà) subissent de nombreux passages en manufacture, notamment à Tulle ou Paris (MAP) comme pendant la révolution, pour révision, reconditionnement et recannonage jusqu'en 1937. En 1932, est adoptée la "Balle 32N" et nombre de Lebel et Berthier sont réalésés et frappés "N" sur le tonnerre. Nombres d’exemplaires sont livrés à la Grèce, aux républicains espagnols, plus tard aux harkis. D’autres sont capturés par l’armée allemande en 1940, et frappés du «coucou à roulette» équipant les troupes de seconde ou troisième ligne. Aussi les exemplaires «non N» qui sont restés dans leur finition d’origine, en bon état, possédant toutes leurs pièces à la numérotation initiale sont finalement rares. | |
| | | Admin Admin
Messages : 3568 Date d'inscription : 18/02/2008
| Sujet: e Jeu 30 Mar - 1:44 | |
| Le fusil "Lebel" modèle 1886 M 93 L'arme mesure au total 1,307 mètre (1,820 mètre avec sa baïonnette), son canon 800 mm, le calibre est le 8x50 R Lebel, elle pèse 4,180 kg (4,415 kg approvisionné à 8 coups) est est équipée d'une épée baïonnette à lame quadrangulaire. Elle adopte le système à répétition Kropascheh à magasin tubulaire de 8 cartouches en ligne sous le canon permettant un tir de 21 coups en 1 minute 34 (essais de Mont-Valérien). Mais au final le rythme de tir "dans la vraie vie" est inférieur à celui d'un Mauser modèle 1898 ou autre Lee Enfield ou Springfield, et à peine supérieur à celui d'un fusil Gras. Le modèle ci dessous est équipé de la bretelle modèle 1889, en vache noircie cirée d'une longueur de 930 mm, percée de 3 trous pour l'ardillon de la demi-boucle de réglage en laiton. L'extrémité est pourvue d'une boutonnière à boutons en cuivre pour la grenadière du fusil. Le canon est bronzé, rayé de 4 rayures tournant de droite à gauche. Il porte les indications d'année et de manufacture de fabrication (MAS pour St Étienne, MAT pour Tulle, MAC pour Châtellerault) Les initiales du fournisseur de l'acier du canon, du directeur de manufacture, du contrôleur principal de l'arme finie, les poinçons d'épreuve (E). Deux tenons venus de forge sont présents à l'extrémité du canon pour la baïonnette : La hausse comporte 2 planchettes graduées avec un pied à griffes soudé sur le canon. Elle peut être utilisée pour des distances de moins de 250 mètres à 2400 mètres. La boîte de culasse est bronzée. Elle présente le logement de culasse à sa partie supérieure, celui des mécanismes de répétition et de détente à sa partie inférieure, avec le bouton quadrillé d'arrêt de répétition à droite. La partie gauche porte les marquages de manufacture et de modèle. La culasse mobile en acier poli comprend une tête mobile, un cylindre avec le levier d'armement, le percuteur avec son ressort à boudin, un chien avec manchon en T. La monture en bois de noyer est en 2 pièces, toutes deux matriculées (lettre anglaise de série simple ou double (A, B ou C pour Châtellerault, F, G, H, K, L, M, N, P ou Q pour St-Etienne et R, S ou T pour Tulle) et un numéro de 1 à 100 000, fût et crosse (pièce très très recherchée actuellement). La crosse porte les marquages d'année et de moi de fabrication, ici juin 1890, et les lettres MA. Dans le fût se trouve le magasin de l'arme (contenant un tube arrêt de piston, un ressort de magasin et un piston). Embouchoir à quillon et grenadière sont bronzés. La plaque de couche peut comporter la marque du corps d'affectation. L'arme est d'une élégance et d'une qualité de fabrication inégalées à ce jour (à mon humble avis). ... et comme vous l'avez certainement constaté, le modèle qui illustre ce post n'a jamais été au combat !
Dernière édition par Admin le Jeu 30 Mar - 1:54, édité 1 fois | |
| | | Admin Admin
Messages : 3568 Date d'inscription : 18/02/2008
| Sujet: e Jeu 30 Mar - 1:46 | |
| Je n'ai pas trouvé de photos de Nicolas Lebel. En ce qui concerne sa biographie avant et après la présidence de commission qui amènera à l'adoption du fusil modèle 1886 : Nicolas Lebel est né le 18 août 1838, à Saint-Mihiel, dans la Meuse. Son origine sociale aisée lui a permis de suivre des études et d’obtenir son baccalauréat. Intéressé par la carrière militaire, il intègre l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr en 1855 (promotion « Du Prince Impérial », 1855-57). En 1857, il rejoint le 58e régiment d’infanterie de ligne avec le grade de sous-lieutenant. Il reste dans ce corps de troupe pendant plus de dix années consécutive et la guerre de 1870 le trouve toujours au 58e de Ligne, comme capitaine et commandant de compagnie. Il combat avec courage mais, le 1er septembre, il subit le sort de toute l’armée de Sedan et part en captivité en Allemagne. Libéré après le traité de Francfort, le capitaine Lebel retrouve un commandement au 66e de Ligne (Tours). Il y vit les années de réorganisation de l’armée française et d’intense réflexion, après le choc qu’a été la défaite de 1870-71. C’est avec sa nomination au grade de chef de bataillon (en 1876) que sa carrière jusqu’alors très classique, prend un tournant important. Devenu chef d’un cours de tir peu après sa promotion, il se passionne en effet pour l’armement d’infanterie. Ses compétences en la matière sont vite reconnues et Lebel se taille une grande notoriété dans une armée avide d’innovations et soucieuse de mettre en valeur ses talents. En 1883, le ministre de la Guerre (le général Thibaudin) lui confie la direction d’une commission de réflexion sur le fusil du fantassin.... ...Après le succès que représente l’adoption de « son » fusil, Nicolas Lebel est nommé colonel le 13 janvier 1887. Il devient ainsi chef de corps du 120ème régiment de Ligne, alors en garnison à Sedan. Mais cette vie ne devait pas durer. En 1890, Lebel obtient sa mise à la retraite pour raisons de santé. Atteint d’une grave maladie cardiaque, il ne pouvait plus assumer ses responsabilités. Redevenu civil, il est nommé inspecteur du Trésor et obtient un poste dans la ville de Vitré. Mais la maladie ne lui permet pas de faire ses preuves dans ses nouvelles fonctions, puisqu’il décède à Vitré le 6 mai 1891. Il était commandeur dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur.La bibliographie : Gazette des armes de novembre 1973, Pierre Lorain "la génèse du fusil Lebel" Les armes à feu modèles réglementaires, collection J. Boudriot, PP. Lorain et R. Marquiset les excellents sites : http://armesfrancaises.free.fr/sommaire.htmlhttp://www.memoiredelagrandeguerre.comhttp://www.musee-armee.frhttp://www.armeetpassion.com/8%20lebel.htmlL'infanterie en un volume, Manuel d'instruction militaire - Librairie Chapelot - 1914 et pour ceux qui se posent des questions sur le tir : http://rosalielebel75.franceserv.com/lebel-tir.html | |
| | | Admin Admin
Messages : 3568 Date d'inscription : 18/02/2008
| Sujet: e Jeu 30 Mar - 1:53 | |
| un fusil modèle 1885 (en fait un 1874/1885) pour une comparaison et une liaison entre le Gras et le Lebel (collec. MIMIESPASDAQUI) Il est intéressant de noter que cette arme, prototype en 11 mm du Lebel, a été reçue en Février 1887 et a été fabriquée à partir d'un fusil Gras. la plupart de ces armes ont fini en Russie puis en Espagne, puis aux USA ! voici un Lebel fabriqué par la Manufacture d'armes de St Etienne en 1889. A noter que le boitier, probablement piqué au niveau du côté gauche, a été partiellement resurfacé avant rebronzage général. Difficile de savoir si c'est d'époque (collec. asiate) voici un Lebel recanonné par la Manufacture d'Armes de Tulle en 1915.(collec. asiate) A noter que l'un et l'autre des Lebels présentés n'ont pas été modifiés pour la balle N. Pour ma part, je suis convaincu d'une partie du parc subsistant en 1939-40 n'avait pas été converti pour la balle N, on en trouve trop facilement pour que ça soit des armes récupérées à titre perso durant la Grande Guerre. Pour revenir sur la question du reconditionnement des Lebels, voici ce que l'on trouve sur la page du musée des Invalides consacrée à cette arme : "La production du fusil Lebel a cessé en 1904 .../... on estime qu'il existe, en 1914, 2 880 000 pièces en service, dont 300 000 sont fortement usagées, voire inutilisables .../... les plans de guerre n'ont pas prévu la remise en fabrication du fusil Lebel, mais seulement de ses pièces de rechange. Dès septembre 1914, il faut cependant puiser dans les dépôts. En novembre et en décembre 1914, 6 000 fusils reviennent chaque jour pour être réparés. Le nombre de Lebel mis hors d'usage s'élève à plus de 40 000 par mois." Pas de quoi être surpris par le fait que l'immense majorité de ceux que l'on croise en bon état présentent des traces de reconditionnement.. Un lebel 1886 non modifié 93...numéro: 86....(collec. diable noir) Lebel fabrication 1902 non numéroté de Union Sportive de Tir Français non modifié N (collec. Nash Quad) Lebel daté 1915, non neutralisé, et tout au même numéro (collec. crapouillot59) recanonné en 1915 parce qu'il n'y a pas eu de fabrication au dela de 1904, c'est sur, et encore, le rythme a du fléchir au dela de 1899 ce qui fait quand même une douzaine d'années de 1887 à 1899... Une petite photo (collec. digo) autre exemplaire (collec Mathurin) collec. ZOUAVE9Un lebel monté avec une lunette APX16 (collec. verd1) autre Lebel (collec. HELIX) petite série de Lebel, des trois manufactures différentes, dont un reconditionné dans les années 20 (collec. ZOUAVE9) autre exemplaire présenté avec un tromblon VB. (collec. adjudant1)
Dernière édition par Admin le Jeu 30 Mar - 2:40, édité 3 fois | |
| | | Admin Admin
Messages : 3568 Date d'inscription : 18/02/2008
| Sujet: e Jeu 30 Mar - 2:01 | |
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Dernière édition par Admin le Jeu 30 Mar - 2:18, édité 1 fois | |
| | | Admin Admin
Messages : 3568 Date d'inscription : 18/02/2008
| Sujet: e Jeu 30 Mar - 2:11 | |
| Post de Ben421
Je suis allé faire un tour sur quelques forums de tireurs aux armes réglementaires et voici les infos concernant les chiffres de production et les numéros de série que j'ai récoltés sur le forum TIR et COLLECTION Armes Règlementaires (voir aussi l'excellent forum gunboards pour les anglophones) :
Pour Tulle 1887-1888 : R 1888-1889 : S 1890 :T, RS 1891 : RS 1892-1893 : RT 1894-1895? : ST 1895-1904? : TS 1914-1920 : TS, TR, SR total théorique de 886100 pour Tulle.
Pour Saint-Etienne : 1887 : 73 200 (F1-F73200) 1888 : 198 156 ou 198 630 (F73201-G-H71356 ou H71830) 1889 : 388 088 ou 383 131 (H71357-J-K-L-M59444 ou H71831-M54961) 1890 : 426 000 (M57203-N-P-Q-FG83202) 1891 : 160 000 (FG83203-FH-FJ43202) 1892 : 105 000 (FJ43203-FK48202) 1893 : 70 000 (FK48203-FL18202) 1894 : 30 000 (FL18203-FL48202) 1895 : 14 000 (FL48203-FL62202) 1896 : 6 700 (FL62203-FL68902) 1897 : 6 970 (FL68903-FL75872) 1898 : 12 434 (FL75873-FL88306) 1899 : 12 160 (FL88307-FM466) 1900 : 15 491 (FM466-FM15957) 1900-1904 : production inconnue
Pour Châtellerault : 1887 : 58 500 (A1-A58500) 1888 : 146 200 (A58501-B-à C4700) 1889 : 245 300 (C4701-D-E49700) 1890 : 286 850 (E49701-AB-AC-AD36550) 1891 : 115 000 (AD36551-AE51550) 1892 : 54 910 (AE51551-BC6460) 1893-1902 : environ 70 000 exemplaires (BC6461-BC760XX) | |
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