Médaille commémorative d'Afrique du Sud-Ouest

dossier de médaille59

Bonsoir !

Je me sens en forme ces temps ci !

Allez, au tour de la médaille commémorative d'Afrique du Sud-Ouest, histoire de poursuivre notre petit tour d'horizon des médailles coloniales allemandes d'avant 1914...


Continuons un peu ce que l’on pourrait appeler « les aventures de Guillaume outre mer ! » (lol !)

Nous avons abordés hier les tentatives de l’Allemagne pour s’établir en Orient... Qui ont donc données lieu à la création de la médaille commémorative de Chine...

Guillaume 1er et ensuite II n’étant pas bornés et voulant toujours contrer les anglais cherche à s’établir en Afrique (principalement contrôlée par la France et le Royaume-Uni). L'Empire Allemand s’établit dans le Sud-Ouest Africain (actuelle Namibie) en 1883, avant de s'établir au Cameroun et au Togo en 1884, puis au Tanganyika (aujourd'hui partie de la Tanzanie) et au Ruanda-Urundi en 1885. La Deutsch-Ostafrikanische Gesellschaft (D.O.A.G) est créée, et s'implante en Afrique de l'Est, grâce notamment à Carl Peters qui signe des traités avec différents chefs de tribus. En quelques mois, l'Allemagne se trouve à la tête d'un empire colonial cinq fois plus grand que le territoire métropolitain, même s'il n'est que très peu peuplé et reste miniscule face à ses rivaux directs.
Mais de vives réactions s'élèvent contre l'installation coloniale de l'Empire allemand, de la part des autres États européens, mais aussi des autochtones. Les tensions sont particulièrement graves en Afrique australe, où les intérêts des compagnies minières allemandes sont menacés par l'expansion britannique. Un accord est signé le 30 août 1898, par lequel l'Allemagne s'engage à ne pas intervenir dans la guerre des Boers.
La rébellion sanglante des Hereros en Afrique du Sud-Ouest de 1904 à 1907 entraîne une répression aveugle. Des camps de concentrations sont établis, parmi les premiers de l'histoire, inspirés des camps utilisés par les Britanniques lors de la Guerre des Boers. Certains parlent même de génocide, même s'il ne fut jamais reconnu officiellement. (tout ça à prendre avec des pincettes...)
En 1911, la France et l'Allemagne s'affrontent au sujet d'un protectorat sur le Maroc. L'Allemagne cède en contrepartie d'une extension du Cameroun vers des territoires de l'Oubangui-Chari, du Congo et du Gabon, mais la crise manque de déclencher une guerre.


Revenons sur cette rébellion des Hereros, qui entraine directement la création de la médaille commémorative du sud-ouest Africain. Le 12 janvier 1904, un groupe de guerriers conduit par un certain Samuel Maharero attaque les colons du poste d'Okahandja. 123 Allemands sont massacrés en trois jours dans des conditions particulièrement horribles. Six mois plus tard, un nouveau gouverneur, le général major Lothar von Trotha, débarque dans la colonie avec un renfort de 3500 soldats. Il a mission de chasser les Hereros du territoire ou les exterminer.


By jbvnord at 2007-06-28

Le 11 août 1904, les troupes allemandes conduites par Lothar von Trotha encerclent 7500 Hereros et leur chef Maharero sur le plateau de Waterberg. Leurs armes puissantes ont facilement raison des assiégés. Les survivants sont chassés avec leur bétail vers le désert du Kalahari.
Le 2 octobre, un ordre du jour de Von Trota enlève aux Hereros tout espoir de retour. Cet ordre d'extermination (Vernichtungsbefehl) est ainsi rédigé : «À l'intérieur de la frontière allemande, tout Herero, avec ou sans fusil, avec ou sans bétail, sera fusillé. Je n'accepte plus ni femme ni enfant, je les renvoie à leur peuple ou fais tirer sur eux. Telles sont mes paroles au peuple herero. Le grand général du puissant empereur. Von Trotha».
A Berlin, le chef d'état-major allemand, le comte Alfred von Schlieffen, peut écrire : «L'aride désert Omeheke finira ce que l'armée allemande a commencé : l'extermination de la nation Herero».
Le 11 décembre de la même année, le chancelier allemand Bülow ordonne d'enfermer les Hereros survivants dans des camps de travail forcé et peu après, les dernières terres indigènes sont confisquées et mises à la disposition des colons allemands.
Dans les trois années qui suivent, des dizaines de milliers de Hereros succombent à la répression, aux combats, à la famine et aux camps. De près d'une centaine de milliers, leur population tombe à 15.000.

Suite à ces évènements, l’empereur Guillaume II décide la création d’une médaille commémorative 19 mars 1907. Celle-ci existera en deux modèles : le premier en bronze est à destination des personnels ayant combattu, le second en acier pour les personnes non combattantes (fort similaire à la médaille commémorative de Chine tout cela, non ? D’ailleurs la taille de la médaille est la même... Ils se sont pas foulé les gus...) L’avers est identique pour chaque médaille, à savoir la tête de Germania porteuse d’un casque ailé, avec en exergue le texte « SUDWEST AFRIKA 1904-1906 » (Afrique du Sud-Ouest 1904-1906) et au revers le monogramme du Guillaume II surmonté de la couronne impériale. Le modèle combattant porte en sus des épées croisée et le texte suivant en exergue : « DEN SIEGREICHEN STREITERN » (le combattant victorieux). Le modèle non combattant ne porte pas d’épées et le texte en exergue est différent : « VERDIENST UM DIE EXPEDITION » (Mérite dans l’expédition).


By jbvnord at 2007-06-28
Médaille combattante, avers


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Médaille combattante, revers


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Médaille non combattante, avers


By jbvnord at 2007-06-28
Médaille non combattante, revers


Tout comme la médaille de Chine, il existe des barrettes à ajouter au ruban.
Celles-ci sont au nombre de 16 :

HEREROLAND ou HERERO-LAND
OMARURU
ONGANJIRA
WATERBERG
OMAHEKE
GROSS-NAMALAND
FAHLGRAS
TOASIS
KARAS-BERGE ou KARASBERGE
GROSS-NABAS
AUOB
NURUDAS ou NARUDAS (à partir de novembre 1908)
NOSSOB
ORANJE
KALAHARI 1907 (uniquement décerné à des anglais...)
KALAHARI 1908


By jbvnord at 2007-06-28


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Bien sur, il existe également des diplômes :



By jbvnord at 2007-06-28
Diplôme combattant



By jbvnord at 2007-06-28
Diplôme non combattant



Voila qui clôt le chapitre sur cette décoration coloniale, que l’on trouve parfois sur les barrettes des combattants de la 1ère guerre mondiale.

Bonne nuit !