A partir de début octobre 1914, les troupes britanniques étaient basées dans le Westhoek en Flandre. Et cela resterait ainsi jusqu’à la fin de la guerre. A l’exception d’un bref passage de la quatrième armée britannique à Nieuport en 1917, le secteur britannique sur le territoire belge s’étendait de Boezinge au nord d’Ypres à la frontière avec la France près d’Armentières au sud. Le tout s’appelait "The Salient", "The Ypres Salient" à proprement parler – le front britannique avait de nombreuses telles positions avancées dans sa ligne de front, mais il n’y avait qu’un "The Salient". 220.000 à 240.000 militaires de l’Empire britannique ont perdu la vie ici, In Flanders Fields, c’est-à-dire presque 1/3 de toutes les pertes britanniques lors de la Première Guerre mondiale, sur un front qui ne représentait en superficie qu’une toute petite partie de tous les fronts sur lesquels l’armée britannique était engagée. Contrairement à la France et à la Belgique, et dans une certaine mesure aussi à l’Allemagne, le rapatriement des morts n’a pas été autorisé par l’Empire britannique. A l’heure actuelle, plus de 140.000 tombes du Commonwealth se trouvent encore au front et derrière le front d’Ypres, dont plus de 47.700 anonymes. Vu les presque 102.000 noms sur les monuments pour les disparus, cela signifie qu’au moins 54.000 morts n’ont jamais eu de tombe ici. En dehors du Salient, il y a encore 6.700 morts britanniques et du Commonwealth qui sont enterrés en Flandre (environ 3.500 dans la région côtière, 3.200 le long des haltes de l’offensive de libération dans le sud de la Flandre occidentale). Dans les nombreux grands et petits cimetières du Nord de la France, de Hazebrouck à Etaples, de Longuenesse à Boulogne, reposent encore des milliers de morts, qui ont été mortellement blessés dans le Saillant et qui ont succombé à leurs blessures en chemin le long des routes d’évacuation