*Le caleçon du Poilu*

dossier de Verdun79


Je vous présente un dossier sur le caleçon du Poilu entre 1895 et 1918. Le caleçon n'est pas une denrée rare. On en récupère pas mal dans les vide-greniers et c'est à partir de mes observations que j'établis ce dossier, qui n'a nullement la prétention d'être exhaustif.

En 1895, le caleçon du "piou-piou" n'a pas changé depuis des lustres. Confectionné en cretonne de coton, il présente les caractéristique suivantes :
- il se ferme à la ceinture par deux boutons, généralement en os, parfois en porcelaine.
- la braguette se ferme par un bouton.
- la ceinture ne présente pas de petits passants de toile (par exception, je possède un caleçon, daté 1895 qui possède ces petits passants, peut-être rajoutés plus tard).
- le bas de chaque jambe du caleçon se ferme grâce et des lacets de coton mesurant entre 30 et 35 cm.
- la taille s'ajuste grâce à un lacet de coton passant dans quatre oeillets au dos du caleçon.
- il est orné d'un liseré bleu le long des jambes. On retrouve souvent ce liseré horizontal, dans la partie haute du caleçon, à l'intérieur ou à l'extérieur.

Le caleçon reçoit un cachet de réception, souvent un cachet d'expert, le cachet matricule du soldat, et un cachet régimentaires. L'ensemble de ces tampons, se trouvent parfois à l'intérieur, parfois à l'extérieur du caleçon, dans la partie haute, mais aussi le long de la jambe.

Le caleçon qui illustre ce sujet est tamponné du 2e Régiment de Zouaves.

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Sur cette photo du caleçon de zouaves, on distingue bien :
- le deux boutons de ceinture.
- le bouton de braguette.
- le liseré bleu horizontal, qui court aussi le long de chaque jambe.

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A l'arrière :
- le lacet d'ajustement.
- les quatre oeillets.
- le liseré bleu.

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Voilà trois autres caleçons de ce type.

De gauche à droite :
- un exemplaire daté 1895.
- un exemplaire du 20e Chasseurs, daté 1895.
- un exemplaire d'artilleur (20e ou 33e peut-être) daté de 1898, avec un tampon de réception en rouge.

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Trois autres exemplaires.

De gauche à droite :
- du 18e de Ligne.
- du 55e de Ligne.
- du 33e d'Artillerie.

Après 1900, le liseré bleu disparaît et les lacets de serrage des jambes raccourcissent.

Ils ne mesurent en général, que de 15 à 22 cm.

Ici un caleçon du 77e de Ligne.






Sur ce modèle, le liseré bleu n'existe plus.

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Trois exemplaires de ce modèle.

De gauche à droite :
- caleçon du 4e Régiment d'Infanterie coloniale.
- caleçon réceptionné en 1903.
- caleçon du 3e Dragons (auquel il a été ajouté un deuxième bouton de braguette, artisanalement.

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Une parenthèse : on trouve parfois des caleçons raccourcis. Il semble que ce soit des adaptations civiles.

En voici un lot, tous datés de 1905 et 1906. Ils sont à la longueur "bermuda", l'un est à la longueur "short". Sur l'un d'eux, l'ourlet du bas n'a même pas été fait.

Vers 1910, le caleçon va être modifié.

Le nombre de boutons à la ceinture, passe de trois à deux.

Le bouton de braguette disparaît.

Des petits passants horizontaux apparaissent au haut de la ceinture.

Les lacets mesurent toujours de 15 à 23 cm environ.


Pour illustrer ce nouveau modèle, un caleçon daté de 1917.






Sur cette photo, on voit les trois boutons de ceinture et on constate la disparition du bouton de braguette.

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Trois exemplaires du nouveau modèle.

Parfois, les petits passants horizontaux de ceinture disparaissent au profit de très larges boutonnières.

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En voilà trois autres :

- un du 123e de Ligne, réattribué au 12e de Ligne.
- un du 51 d'Artillerie.
- un du 1er Dragons, peut-être réceptionné en 1911. Un bouton de braguette y a été réadapté.

Puis, en particulier au cours du conflit, vont apparaître les caleçons à rayures.

De gauche à droite.

- un caleçon d'artilleur, du 20e ou du 33e d'Artillerie, peut-être, daté 1918.
- un caleçon du 7e Hussards, semble-t-il, dont les rayures ont pâli.
- un caleçon daté 1918 dont les rayures ont pratiquement disparu, sans doute à cause des nombreux lavages.

Il existe évidemment des moutons à cinq pattes. En voici un :


Il est de confection visiblement civile, en coton très fragile. Il ne s'ajuste pas dans le dos par un lacet, mais par un système de patte et de bouton.
Les jambes ne sont pas fermées par des lacets mais par des boutons.

Mais il est bien réglo, puisqu'il possède un tampon de réception daté 1915.

On peut sans aucun doute le classer dans la catégorie des caleçons ersatz.

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L'arrière de ce caleçon, typiquement civil.

Cette fermeture par pattes et boutons sera adopté dans le modèle suivant, celui qu'utiliseront les soldats français de 1939 - 1940.

Voilà, ce dossier est provisoirement terminé. Vous pouvez y ajouter votre patte, nous montrer vos oiseaux rares, ou tout simplement vos caleçons courants, confirmer ou infirmer mes dires.

Cordialement.

Verdun79