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 Carency, Mingoval, juin et juillet 1915.

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Messages : 3568
Date d'inscription : 18/02/2008

Carency, Mingoval, juin et juillet 1915. Empty
MessageSujet: Carency, Mingoval, juin et juillet 1915.   Carency, Mingoval, juin et juillet 1915. Icon_minitimeLun 12 Juin - 0:56

post de Byng-boys

Bonjour à tous, j'avais envie depuis longtemps de retranscrire un document, en l'occurence trois cartes de correspondance envoyées par un poilu (119eme, 28eme ?) à son épouse, originaire de Paris, 10 rue de la tour. Les textes sont à la fois remplis de tristesse, voire défaitisme, il faut dire que ces courriers ont été écrits juste après la deuxième offensive d'Artois (mai/juin 1915) où les régiments français ont subi un maximum de pertes. L'autre aspect intéressant de ces écrits, c'est qu'il n'existe aucune censure apparente malgré la tenue de propos peu patriotiques (mais compréhensibles) durant cette période de combats intensifs. La troisième carte, écrite à Mingoval, dégage un sentiment de choc émotionnel ressenti par ce poilu après son passage au front.


Carency, Mingoval, juin et juillet 1915. Dscf1053


Le 30 juin 1915

"Chère épouse,
la santé est toujours bonne, nous sommes descendus lundi soir, nous sommes cantonnés dans un près il pleut averse. Hier, mardi j'ai reçu le linge et le rhum le saucisson tant d'autres choses, je te remercie beaucoup, je vais garder le saucisson et le rhum pour les tranchées car c'est les plus nécessaires. Les pigeons sont très bons mais ils doivent être très chers et ne font pas assez de profit. Dans 5 ou 6 jours tu pourrais me faire partir du saucisson du rhum et le reste, ce que tu voudras, je t'assure que nous n'irons pas vers la victoire et nous en avons marre de la république, tu me comprends. Ce soir je te ferai une lettre, je t'embrasse tendrement. Victor."  



Carency, Mingoval, juin et juillet 1915. Dscf1051


Carency, le 4 juillet 1915

"Chère épouse,
nous sommes montés lundi soir dans les tranchées toujours pour 4 jours, ça se passe assez bien c'est moins terrible que vers le 14 juillet, ils bombardent beaucoup moins d'un côté comme de l'autre, mais sur Souchez ils veulent pas se calmer. Cette nuit pendant trois reprises ça faisait rage, canons fusils grenades. Nous avons à peu près 800 mètres ou un kilomètre  qui nous séparent. De souchez les balles perdues sifflent sur notre tranchée. Pour venir, nous avons eu la pluie et le lendemain aussi. Aujourd'hui mercredi, il fait assez beau, le soleil est bon, c'est un pays qui n'est pas chaud, je t'écris dans ma guitoune, à peine si je peux me tourner, c'est un simple trou dans la terre au bord de la tranchée. S'il vient une marmite par derrière je serai tout enterré, je ne serai pas le premier couvert et à côté de moi, j'ai reçu ta lettre du 1er août (juillet), je te prie de ne pas te faire du mauvais sang pour moi, je vois que tu n'es pas contente. Tu me demandes toujours pour cette permission mais ceux du 124eme nous passons les derniers et je crois avoir le numéro 90 ou 100, alors compte à un par jour, si c'est la peine de compter, la dessus si on avait 8 jours ça ferait toujours plaisir on est tellement dégouté du métier mais il faut espérer que ça finira d'ici là et que nous aurons la bonne. Tu me dis que tu m'as fait partir un colis, le saucisson cru et le cuit sont très bons même le pâté. Toutes les nuits nous enlevons la boue dans les boyaux et on sort un peu le jour. Mais avec le canon on peut pas dormir, tantôt il éclate tantôt il siffle sur la tête. Je t'embrasse beaucoup. Victor."      



Carency, Mingoval, juin et juillet 1915. Dscf1050



Mingoval, le 14 juillet 1915

"Chère épouse,
Nous venons de passer 4 tristes journées, tu peux le croire. Nous sommes descendus dans la nuit du 13 au 14 juillet. Nous avons eu 8 morts et 12 blessés pendant ces 4 jours. A 5 pas de moi un obus est tombé dans la tranchée, a tué 2 camarades et blessé 2 gravement, les deux jambes cassées et trois doigts de la main gauche broyés. Un tué a eu la tête emportée, le ventre ouvert, l'autre colonne vertébrale cassée et le ventre traversé par un éclat, ils n'ont pas souffert mais c'est affreux à voir, affreux. Les autres, 2 gradé et le reste des soldats, l'obus est tombé dans la guitoune, inconnaissables. Les b...nous ont bombardé un jour et une nuit sans arrêt mais sans arrêt avec beaucoup de ses obus asphixiants, ça brûle les yeux et fait un mal de tête. Je t'embrasse tendrement. Victor.
Pour aujourd'hui je t'envoie qu'une carte, c'est tout trop fatigué. A demain et bonne nuit. Victor. "    


Carency, Mingoval, juin et juillet 1915. Dscf1055



post de Leomont

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