dossier de
Lebel86,
Byng-boysvoici un petit dossier sur les effets de tricot, civils et réglementaires.
A l'entrée en guerre en aout 14, l'Etat Major n'a prévu qu'une guerre courte, terminée en quelques semaines ou quelques mois, les soldats devant être rentrés avant Noël.
La guerre de position impose néanmoins une guerre longue et lorsque arrivent les premiers froid de l'hiver 1914, rien n'a été prévu pour protéger les hommes du froid puisque ceux-ci combattent en capote par tous les temps. Ce sont donc les familles qui vont pourvoir aux besoins des soldats du front, en expédiant massivement des effets de tricot civils ou plus ou moins militarisés avec des teintes neutres.
De son côté, l'armée achète aussi auprès des fournisseurs civils des effets chauds mais dont la variété reflète bien la pénurie de l'hiver 14-15.
A partir de l'hiver 1915, la pénurie passée, des effets civils continuent d'être portés mais ils sont de couleur neutre ou bleu horizon, en parallèle avec des commandes militaires de teinte BH, en laine ou taillées dans du drap de récupération (moufles notamment).
Voici donc à partir de photographies de ma collection quelques effets de tricot que portaient les poilus.
plutôt que les pull, les gilets de tricot boutonnés ont les faveurs de nombreux soldats, car plus pratiques:
Des pulls et chandails non boutonnés se rencontrent aussi:
ici avec un col permettant le port de la cravate réglementaire.
ici le mécanicien de Jean Navare avec un pull à col large, protégeant bien du froid.
l'imposant col du tricot dépassant du col de la capote du poilu Marcel Ruol en 1916.
photo d'un poilu d'un régiment inconnu...et pour cause: un superbe chandail dont le col bien épais passe est retournée sur le col de la vareuse:
Petit détail, l'homme est décoré de la croix de guerre avec une citation et probablement de la médaille des blessés avec au centre étoile de vermeil
On peut facilement dénicher ce type de tricots non réglementaires sur des brocantes et des vides greniers, en gardant bien à l'esprit que leur confection civile ne permet pas d'affirmer leur port par des poilu et que leur datation restera toujours très vague, même pour des tricots de teinte BH.
voici des extraits du journal "la femme et la guerre", écrit par cousine Claire au début de la guerre.
Les ceintures: "s'il est un objet qui est le bienvenu auprès de tous les soldats, c'est la longue ceinture de laine tricotée ou crochetée. De cette longue bande souple et élastique on peut varier les emplois suivant les besoins. Enroulée autour du corps, elle peut servir de ceinture ou de gilet. Autour du cou et de la tête, elle servira d'écharpe et de capuchon..."
Une autre version des conseils de Cousine Claire, avec à peu près les mêmes modèles présentés
Mannequin avec une echarpe en tricot bh (collec.
bourru14)
Sur les photos, la difficulté vient du fait que dans la grande majorité des cas, ces tricots sont cachés sous les vareuses et les capotes, invisibles sauf le col. De plus, la saison "froide" étant assez limitée, les tricots sont proportionnellement moins visibles sur les photos. Il faut alors attendre des moments de repos pour voir les vareuses s'ouvrir et laisser apercevoir les tricots, comme sur cette photo où se mêlent écharpes, bonnets, gilets et pull:
Voici une paire de gants/moufles française retrouvée dans le département des deux sèvres (collec.
leondu78), matriculée au même numéro.
cette paire de moufles réglementaire est un des rares effets de tricot distribué par l'armée avec la particularité de permettre le tir avec l'index séparé de la moufle!
voici des photos d'une écharpe d'un chasseur du 16eme BCP réalisée dans un morceau de couverture de cavalerie, ainsi qu'une photo d'un soldat dans une tranchée avec un joli bonnet!! (collec.
emeric)
quelques autres photos (collec.
simon)
photo non datée
photo datée 1916
photo datée 1917