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Slyvoici quelques photos des monuments français sur la presqu'île de Gallipoli.
Tout d'abord, le cimetière français de Seddul-Bahr, aujourd'hui le seul restant, il y avait quatre cimetières à l'origine: le cimetière Galinier (dans le fort de Seddul-Bahr), le cimetière de l'ambulance (route de Kilid-Bahr), et ceux à la 1ère et 2ème Division dans la baie de Morto. Les corps ont alors été regroupés dans deux cimetières: Zimmerman et le Kereves Dere. Le rapatriement des corps demandé par les familles commence en 1922 puis après le traité de Lausanne en 1923, année de la naissance de la république Turque, un seul cimetière est crée à Seddul-Bahr regroupant tous les corps, aussi bien ceux venant de l'île de Lemnos dans laquelle se trouvait l'hôpital d'évacuation. Inauguré par le général Gouraud en 1930, c'est un cimetière magnifique qui surplombe la mer, une sensation de sérénité absolue s'en dégage et l'entretien est remarquable. La tour lanterne, visible à des kilomètres, domine la baie et veille sur nos poilus; des mots de Victor Hugo sont inscrits:[/justify]
« Gloire à notre France éternelle,
Gloire à ceux qui sont morts pour elle,
Aux martyrs, aux vaillants, aux forts,
A ceux qu'enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple
Et qui mourront comme ils sont morts »
Victor Hugo
Il y a aujourd'hui près de 15000 corps dans cette nécropole, dont seulement 2340 identifiés et plus de 12.000 dans cinq ossuaires. En premier plan la tombe du général Ganeval, tué d'une balle dans la tête lors d'une inspection en première ligne en juin 1915.
Un peu plus loin se trouve la vallée du « Kéreves Dere » (le ruisseau aux écrevisses), malgré toutes les offensives françaises la vallée ne sera jamais franchie: la photo est prise depuis les positions françaises, en descendant le « ravin de la Mort » (nom véridique) faisant face aux positions turques. Le petit ruisseau coule toujours en contrebas (les feuilles des arbres sont rouges sur la photo) alors que de l'autre coté du détroit on aperçoit la rive asiatique d'ou l'artillerie turque pilonna sans cesse les lignes françaises.
Et enfin un autre site, beaucoup moins connu, un cimetière militaire français dans la ville de Gallipoli: on y trouve des tombes de tirailleurs sénégalais morts entre 1919 et 1923 ainsi que des tombes de diplomates français et anglais d'avant guerre. Y reposent aussi plus de 5000 soldats français morts pendant la Guerre de Crimée entre 1854 et 1856: Gallipoli servait alors de base arrière pour les troupes se rendant en Mer Noire. L'un deux était Michel Louis Félix Ney, l'un des quatres fils de l'illustre Maréchal Ney, général d'armée qui succomba du Choléra pendant l'éxpedition en 1854.
Je l'avais déjà dis mais je le répète: tous ces mémoriaux ne sont pas visités très souvent mais sont sont tous très bien entretenus et respectés. Les milliers de soldats français y reposent vraiment en paix.