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104RILes prières de Mme Giquin n’ont pas été entendues. Son grand Pierrot s’est arrêté définitivement le 6/10/1915 à l’ambulance n° 5 de la Croix en Champagne.
Ma première rencontre avec Pierre Giquin date de 2002.Un ami me propose un ensemble récupéré quelques années plus tôt lors d’un vide-grenier. Ce n’est pas mon thème, mais il fait la joie des mites et je décide de le récupérer pour le préserver. L’ensemble est constitué d’une vareuse, d’une musette, contenant un caleçon et une paire de bandes molletières et d’un porte-carte contenant un carnet, 2 photos identiques et une lettre de sa mère.
Aussitôt je pressens la fin tragique de Pierre Giquin. Quelque temps après, grâce au site Mémoire des Hommes, mon pressentiment se confirme. Pierre Giquin est mort de ses blessures de guerre à l’ambulance de la Croix en Champagne (51), 4 jours après son 23ème anniversaire. Je me lance alors dans une série de recherches pour en savoir plus sur ce jeune Ornais tombé si loin de sa Normandie natale. Elles vont m’amener à apprendre que Pierre Giquin avait fait ses études à Paris au Lycée Jacques Decour (ancien Lycée Rollin) - son nom figure sur le monument aux morts du lycée - et qu’il avait ensuite fait Polytechnique, promotion 1913. Il figure aussi sur le monument de cette grande école…
Pierre Giquin est enterré au cimetière militaire de Laval-sur-Tourbe (51).
Le nom de famille Giquin n’existe plus de nos jours. Loulou, sans doute Louis, avec sa santé fragile n’a pas eu de descendance et le nom s’est éteint….
Pour ce 11 novembre, à travers Pierre Giquin je rends hommage à tous les combattants de cette terrible guerre. Mais aussi aux mères, épouses, enfants et tous les proches qui ont perdu un être cher.
En préparant ce poste, j’ai découvert que des lettres de Pierre Giquin du 35ème RA ont été mises en vente récemment sur l’abeille… La dispersion du lot continue hélas, et si quelqu’un possède quoi que ce soit sur lui merci de me contacter.
Je pense que l’histoire de Pierre Giquin est intéressante d’un point de vue pédagogique. J’ai déjà présenté en classe ses effets et surtout lu aux élèves, la lettre de sa mère. Les gosses ont eu cette remarque extraordinaire : « il est comme nous ».
Je vais maintenant essayer de reconstituer le parcours de notre homme depuis sa mobilisation.
Je dois me rendre bientôt à Alençon ou j’espère retrouver le caveau Familiale et prendre en photos la maison de ses parents qui existe toujours. Alençon a le rare privilège, pour une ville bas Normande, de ne pas avoir était totalement aplatis sous les bombes en 44.
Je vais aussi essayer de parcourir le champ de bataille. Un petit film serai peut être une possibilité….
Enfin j’espère me rendre bientôt sur sa tombe à Laval sur Tourbe. Avec une certaine émotion je pense car a force de me pencher sur son histoire un lien étrange s’est créé.